La marge de manœuvre d’Emmanuel Macron se réduit de plus en plus
Jacques Serais // Crédit photo : OLIVER BUNIC / AFP
Combien de temps faudra-t-il à Emmanuel Macron pour nommer un nouveau Premier ministre ? Thierry Beaudet, Bernard Cazeneuve, Xavier Bertrand… Plusieurs noms circulent ces derniers jours, mais pour le président, la marge de manœuvre est limitée.
Emmanuel Macron avait promis des éclaircissements avant de dissoudre l’Assemblée nationale, mais depuis 50 jours, il garde le flou. Le chef de l’État n’a toujours pas décidé qui entrera à Matignon. Pourtant, le temps presse, les dossiers urgents s’accumulent, comme le budget, dont le calendrier est très serré. Le président en est conscient, mais il veut faire le bon choix : celui qui ne sera pas censuré à l’Assemblée et qui ne sera pas en conflit avec sa politique économique. Mais les options sont de plus en plus limitées.
Un choix difficile
Les hypothèses Xavier Bertrand ou Bernard Cazeneuve distillées par l’Élysée se heurtent à un mur : celui du Parlement. Pour le franchir, Emmanuel Macron doit à tout prix avoir l’assurance qu’au moins la moitié des députés ne censureront pas le futur locataire de Matignon. Mais à ce stade, le président n’a aucune garantie.
Pire, il est déjà certain que les élus du Rassemblement national et même d’une partie du Nouveau Front populaire sanctionneraient Xavier Bertrand comme Bernard Cazeneuve. Le chef de l’État n’a d’autre choix que de nommer un mouton à cinq pattes. Une personnalité plutôt à droite et suffisamment consensuelle pour ne pas s’attirer les foudres de Marine Le Pen ou du socialiste Olivier Faure.
Un nom refait surface
C’est pourquoi le nom de David Lisnard refait surface. A la tête de l’association des maires de France, le premier élu cannois travaille déjà avec nombre d’élus socialistes et peut réunir le camp présidentiel et les Républicains sans être censuré par le RN.
Enfin, Emmanuel Macron pourrait, en dernier recours, tenter de convaincre Gérard Larcher d’entrer à Matignon. Mais le président du Sénat avait écarté, cet été, l’éventualité d’une prise de fonctions de Premier ministre. Il faut dire qu’une telle nomination lui ferait perdre sa place, celle de deuxième personne de l’Etat.
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