Le candidat de l’opposition n’envisage pas de demander l’asile, la communauté internationale rejette le mandat d’arrêt contre lui
« Pas de demande d’asile » :Edmundo Gonzalez Urrutia, le candidat de l’opposition qui revendique la victoire à l’élection présidentielle du 28 juillet, n’envisage pas l’asile pour les étrangers malgré l’épée de Damoclès du mandat d’arrêt émis contre lui lundi par la justice vénézuélienne et rejeté par une grande partie de la communauté internationale.
« Aucune demande d’asile n’a été déposée » avec aucune ambassade, a déclaré mardi à la presse son avocat, José Vicente Haro. « C’est une question qui n’a pas été soulevée par la famille ni par M. Edmundo Gonzalez Urrutia. ».
Les États-Unis, l’Union européenne et neuf pays d’Amérique latine ont rejeté mardi le mandat d’arrêt émis contre l’ancien candidat qui n’a pas été vu en public depuis le 30 juillet, l’ONU affirmant que la décision de la Cour suprême était « injuste ». « suivre l’évolution de la situation avec inquiétude ».
À la demande du parquet, un tribunal compétent en matière de terrorisme a ordonné l’arrestation du diplomate de 75 ans dans le cadre des enquêtes sur « désobéissance aux lois », « conspiration », « usurpation de fonctions » Et « sabotage ».
M. Gonzalez Urrutia n’a pas répondu à trois convocations des tribunaux qui voulaient l’entendre au sujet du site d’opposition qui le revendique vainqueur. Il s’est justifié sur les réseaux sociaux en mentionnant l’absence « indépendance » de la justice et d’un procureur « accusateur politique ».
Son avocat a déclaré mardi que M. Gonzalez Urrutia n’avait pas « Cela n’a rien à voir avec tout le processus de collecte des copies, des procès-verbaux (des bureaux de vote), la numérisation de ces procès-verbaux et leur téléchargement sur le site Web. C’était une action civique de la part des scrutateurs des bureaux de vote. ».
Le président socialiste Nicolas Maduro, dont la victoire a été validée par la Cour suprême le 22 août, a été déclaré vainqueur avec 52% des voix par le Conseil national électoral (CNE), qui n’a pas rendu publics les procès-verbaux des bureaux de vote, se disant victime d’un piratage informatique.
Une telle attaque est jugée invraisemblable par l’opposition et de nombreux observateurs, qui y voient une manœuvre du gouvernement pour éviter de divulguer le décompte exact.
Selon l’opposition, qui a publié les procès-verbaux fournis par ses scrutateurs, M. Gonzalez Urrutia a obtenu plus de 60% des voix.
« Injustifié »
Une grande partie de la communauté internationale, États-Unis en tête, ne reconnaît pas la réélection de M. Maduro et a rejeté le mandat d’arrêt émis lundi.
Les États-Unis « Nous nous joignons à plusieurs partenaires internationaux pour condamner le mandat d’arrêt injustifié »a déclaré mardi un porte-parole de la Maison Blanche.
« C’est un nouvel exemple des tentatives de Maduro de s’accrocher au pouvoir par la force et de refuser de reconnaître que M. Gonzalez a remporté la majorité des voix. »a ajouté John Kirby, s’exprimant au nom du Conseil de sécurité nationale.
Le chef de la diplomatie européenne, Josep Borrell, a également rejeté « catégoriquement » le mandat d’arrêt et a exhorté « aux autorités vénézuéliennes de respecter leur liberté, leur intégrité et leurs droits humains ».
Dans le même ordre d’idées, neuf pays d’Amérique latine – l’Argentine, le Costa Rica, l’Équateur, le Guatemala, le Panama, le Paraguay, le Pérou, la République dominicaine et l’Uruguay – ont déclaré qu’ils rejetaient « sans équivoque et absolument le mandat d’arrêt »selon une déclaration commune.
Pour ces neuf pays, le mandat d’arrêt est un « une nouvelle tentative de faire taire M. Gonzalez, d’ignorer la volonté du peuple vénézuélien et de constituer une persécution politique ».
Le ministre vénézuélien des Affaires étrangères, Yvan Gil, a répondu à la position américaine : « Complice de la bande criminelle qui a tenté de mettre le feu au pays (…) vous piquez maintenant des colères lorsque la justice s’en prend aux organisateurs des violences (…) Respectez notre pays et notre souveraineté, nous continuerons d’avancer malgré votre haine et vos prétentions néocoloniales ».
Après l’annonce de la réélection de M. Maduro, des manifestations spontanées ont fait 27 morts et 192 blessés, tandis que quelque 2 400 personnes ont été arrêtées, selon des sources officielles.
Dans son discours télévisé quotidien de lundi, M. Maduro a déclaré qu’il célébrait » paix « établi dans le pays après la « attaques criminelles » contre son gouvernement et a annoncé qu’il avançait la date d’ouverture des festivités de Noël au 1er octobre.
Peu avant l’annonce du mandat d’arrêt, Washington a annoncé lundi avoir saisi un avion utilisé par M. Maduro et « acquis illégalement pour 13 millions de dollars par l’intermédiaire d’une société écran »Le Venezuela a qualifié la saisie d’acte de « piratage ».
« Nous lui avons demandé (à Maduro) de faire un certain nombre de choses, notamment de cesser de réprimer la dissidence, de publier les résultats des bureaux de vote, ce qu’il n’a toujours pas fait, et de remettre le Venezuela sur le chemin de la démocratie. »Le porte-parole du département d’Etat, Matthew Miller, l’a déclaré mardi.
« Il n’a pas montré sa volonté de le faire et c’est pourquoi (…) nous envisageons une série d’options »il a ajouté.
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