Lucas Mazur prêt à « jouer quatre finales comme ça »
Le badmintonnier français a réussi à conserver son titre paralympique ce lundi dans une Arena Porte de la Chapelle qu’il a comparée au Stadium de Toulouse, cher à son coeur.
A l’Arène Porte de la Chapelle
Il y a quelques mois, l’Indien vous avait éliminé en demi-finale des Championnats du monde. On imagine que vous étiez ravi d’avoir pris votre revanche lors de cette finale paralympique (21-9, 21-13) ?
Je suis content d’avoir remis mon adversaire dans sa propre pièce. Il a sa propre pièce, n’est-ce pas ? Eh bien, je suis content d’avoir remis les pendules à l’heure. (sourire)Il y a quelques mois, j’ai perdu un titre auquel je tenais plus que tout et aujourd’hui, je remporte cette finale, au terme du plus beau jour de ma vie. Même dans mes rêves les plus fous, je n’avais pas imaginé cela. Je remporte la plus belle médaille, celle dont j’avais rêvé pendant huit ans et l’annonce que Paris accueillerait les Jeux. Je suis tellement heureuse. Je pense à mes parents, à mes amis, à ceux qui sont venus m’encourager. Je suis fière de porter un nom polonais et de rester française.
A lire aussiJeux Paralympiques : Lucas Mazur remporte l’or en parabadminton, 10e médaille d’or pour la France
Comment expliquez-vous être si haut dans cette finale ?
Beaucoup d’entraînements. Après ma défaite en Thaïlande aux Championnats du Monde, j’ai décidé de changer de lieu d’entraînement et de coach aussi. La Fédération française n’a pas hésité une seconde à croire en ce nouveau projet, malgré les difficultés qu’il y avait. Les quatre derniers mois ont été très longs et éprouvants pour moi dans le Loir-et-Cher, j’étais un peu isolée… Mais quand je vois tous ces sacrifices que j’ai faits et le résultat, je serais prête à recommencer dix fois.
« L’Arena c’était le Stade aujourd’hui, c’était le virage Brice. C’était une ambiance exceptionnelle, un public fabuleux »
Lucas Mazur
Comment ne pas se laisser emporter quand les points roulent en votre faveur dès le premier set ?
Je pensais évidemment à la médaille, j’imaginais le parcours et j’attendais qu’elle arrive. Mais pour cela, il fallait que je reste très calme, très patiente car l’adversaire peut être dans un mauvais moment et revenir d’un coup. J’ai essayé de pousser autant que je pouvais, de tenir quand il attaquait et je n’ai pas craqué un seul instant. Je suis tellement contente et fière de moi.
Nous avons senti à plusieurs reprises que vous recherchiez également le soutien du public…
Oui, je ne voulais pas non plus que le public s’endorme. Ce n’est pas parce que j’étais largement en tête que les gens devaient penser que c’était fini. C’est pour ça que j’ai essayé de les activer à des moments où je sentais que mon adversaire pouvait peut-être revenir. Cela m’a permis de garder une bonne énergie et de verrouiller toutes les portes.
L’ambiance était très chaude, comme au Stadium de Toulouse (il est supporter du TFC)…
(Sourire) L’Arena était le Stade aujourd’hui, c’était le tour de Brice. C’était une ambiance exceptionnelle, un public fabuleux et je suis sûr qu’il portera aussi Charles (Noakes, qui joue sa finale plus tard dans la soirée). Cela va être une sacrée journée pour le badminton français.
A lire aussiJeux Paralympiques : Le bronze pour la paire Lucas Mazur-Faustine Noël en parabadminton
A Tokyo, vous avez aussi eu une journée avec deux médailles…
A Tokyo, j’ai d’abord gagné en simple avant de perdre en mixte. Rester sur le goût de la défaite n’était pas terrible et je préfère le scénario d’aujourd’hui. Surtout avec cette ambiance de folie alors qu’à Tokyo, il y avait 50 membres du staff pour faire du bruit. Là-bas, ils étaient 6 ou 7 000 je crois. J’aimerais revivre quatre finales pour revivre de telles émotions. Là-bas, je ne me sens pas fatiguée, je suis toute excitée et j’ai envie de rejouer devant une telle ambiance, dans une si belle salle.
hd1