Le groupe Christine Laure demande son placement en redressement judiciaire
C’est un nom dont la résonance est teintée de nostalgie, à Gray, où tant de couturières ont travaillé par le passé, au sein de cette entreprise choyée par la famille Lasselin et dont Graylois Jean-Marc, l’un des enfants, est toujours le président. Le groupe, désormais basé à Dijon, a demandé la protection du tribunal de commerce de Côte-d’Or, qui devrait pouvoir rapidement se positionner.
Symbole des difficultés du secteur de l’habillement, et plus particulièrement du retail, depuis les années Covid, la procédure ne doit, selon le communiqué de la direction du groupe, ni remettre en cause la pérennité des emplois ni impacter les 51 affiliés, qui représentent près d’un tiers des magasins (145) en France.
« Adapter notre groupe au nouveau contexte économique »
« Un plan stratégique »Horizon 2026 » est en cours pour adapter notre groupe au nouveau contexte économique, avec des axes forts de développement, notamment vers les filiales. Mais pour poursuivre ce plan, nous sommes contraints aujourd’hui de traiter et de réorganiser la dette essentiellement bancaire de Christine Laure (prêts, prêt garanti par l’Etat, etc.), sous la protection du tribunal de commerce de Dijon », précise la direction, dans ledit communiqué adressé à L’Est républicaince mardi, jour où les représentants de Christine Laure avaient rendez-vous au tribunal.
35 emplois à Gray
La marque familiale, distribuée chez plus de 200 détaillants multimarques, dit avoir été « impactée comme tous les acteurs du vente au détail « par une succession de crises depuis 2020 ». Le marché de l’habillement ayant reculé de 10% depuis 2019 ; une baisse même de 30% pour les enseignes multimarques indépendantes.
En mettant en avant sa « résilience », Christine Laure indique avoir adopté « un plan stratégique » depuis le début de l’année. Avec une collection enrichie, incluant de nouvelles gammes hiver 2024, et davantage de flexibilité, il vise une meilleure rentabilité, alors que le groupe a réalisé un chiffre d’affaires de 61 millions d’euros en 2023 et s’apprête à déployer une nouvelle plateforme de stock unifiée à partir de septembre pour une meilleure disponibilité des articles en magasin et en ligne.
A noter que sur les 380 salariés en France, Christine Laure, qui a tenu deux boutiques Grayloises, dont une dans les magasins d’usine Gray Mode, compte 35 salariés dans le Val de Gray. La plupart au sein de la base logistique, de l’autre côté de la Saône, entre Arc-lès-Gray et Gray.