Les centres de vaccination anticipent une possible épidémie de Mpox
Face à la résurgence du virus Mpox en Afrique centrale, l’Organisation mondiale de la santé (OMS) a déclaré l’état de « maladie » le 14 août 2024. urgence de santé publique de portée internationale « .
« Aucune menace épidémique à l’heure actuelle »
En France, la vaccination est encouragée parmi les populations à risque, même s’il existe « aucune menace épidémique à l’heure actuelle « , selon Simon Sunder, infectiologue et responsable du centre gratuit d’information, de dépistage et de diagnostic de Niort.
Depuis 2022, dans les Deux-Sèvres, les centres de vaccination de Niort, Bressuire et Thouars accueillent les populations à risques. Il s’agit notamment des hommes et des personnes transgenres qui ont des rapports sexuels avec des hommes ou des partenaires multiples, des travailleurs du sexe, des professionnels de la santé et des personnes immunodéprimées. Ces personnes doivent être identifiées comme étant à risque pour recevoir le vaccin. « , précise l’infectiologue.
L’Agence régionale de santé (ARS) rappelle que le Mpox se transmet par gouttelettes respiratoires, par contact avec des lésions cutanées, des liquides corporels ou des muqueuses infectées. La contamination peut également se faire en touchant des objets ou des textiles contaminés. Eruptions cutanées sur le visage, la région génitale, la paume des mains et des pieds, fièvres et fatigue… Les symptômes sont nombreux. Dans ses formes graves, il peut provoquer des troubles digestifs, des complications neurologiques ou pulmonaires. La guérison prend entre deux et quatre semaines.
Anticiper le rebond épidémique
L’épidémie a débuté en 2022 en Afrique de l’Ouest. Elle s’est propagée en Europe mais » s’est calmé très vite « , selon Simon Sunder : « Des campagnes de communication ont permis aux personnes concernées de se faire vacciner, ce qui a ralenti la propagation du virus. « Le ministère de la Santé a dénombré moins de trente cas de clade 2 par mois en France, entre janvier et juin 2024.
A ce jour, la République démocratique du Congo a enregistré 16 700 cas depuis le début de l’année. Deux autres ont été recensés hors d’Afrique, en Suède et en Thaïlande. La France a donc relevé son niveau de vigilance. Simon Sunder précise : « Nous organisons l’approvisionnement en vaccins, rappelons aux populations à risque les procédures d’isolement et de protection… »
« Le Mpox n’est pas le nouveau Covid »
La nouvelle souche du virus, clade 1b, est plus » virulent » que d’autres formes de Mpox. « Il s’agit d’une nouveauté : la transmission interhumaine, et non plus seulement d’animal à humain. « , informe Simon Sunder. Cependant, les recommandations de vaccination ne sont pas encore étendues à l’ensemble de la population. » Elles pourront être révisées pour les personnes revenant de certains pays d’Afrique centrale ou ayant été vaccinées en 2022. » demande l’infectiologue.
Comme l’OMS, qui déclare que « Le Mpox n’est pas le nouveau Covid « , tient à rassurer Simon Sunder : « Le virus a besoin de proximité pour se propager. Alors que le Covid peut toucher beaucoup de personnes à la fois sans qu’il y ait nécessairement eu de contact étroit. »
Même s’il appelle à la vigilance, il estime que les recommandations sanitaires évolueront au fur et à mesure de la progression de l’épidémie.