En Nouvelle-Calédonie, l’inquiétante faillite d’une filière nickel en crise
Comme une prophétie. À l’été 2023, l’Inspection générale des finances remettait à Matignon un rapport sur l’état alarmant de la filière nickel en Nouvelle-Calédonie. Ses auteurs jugeaient la situation « précaire », voire « préoccupante », et alertaient sur l’imminence d’une série de faillites dans le secteur. Sauf coup de théâtre, l’usine métallurgique KNS, dans le nord de l’île, fermera ses portes d’ici la fin du mois et environ 1 200 salariés s’inscriront au chômage.
KNS, pour Koniambo Nickel SAS, est l’une des trois usines de transformation du nickel de l’archipel, avec la Société Le Nickel (SLN), filiale d’Eramet, et l’usine de Goro, dans le Sud, exploitée par le consortium Prony Resources. En plus de dix ans d’activité, le site de KNS n’a jamais été rentable et a accumulé près de 14 milliards d’euros de dettes. Glencore, l’un des principaux actionnaires (49 %) aux côtés de la Province Nord, a jeté l’éponge en début d’année. Le géant suisse a mis les fours en hibernation et payé les salaires pendant une période de six mois, le temps de trouver un repreneur. En vain.