Malgré la baisse des taux, les ventes peinent à décoller
Le marché immobilier en France reste toujours aussi tendu, et la baisse des taux d’intérêt ne semble pas changer grand-chose. En effet, le pouvoir d’achat reste toujours aussi bas, face à des prix de l’immobilier toujours aussi élevés.
Le 5 août dernier, la Banque de France a publié ses chiffres pour le premier semestre 2024. Le constat est très clair, les taux sont bel et bien en baisse. En effet, le taux d’intérêt des nouveaux crédits est passé de 4,17 % en janvier à 3,70 % en juin (hors frais et assurances). D’ailleurs, pour certains profils d’emprunteurs, il est même possible de bénéficier d’un taux de 3 % sur dix ans, comme l’indique le baromètre rendu public le 1er août par Cafpi, le simulateur de crédit immobilier.
Cette baisse des taux observée au premier semestre 2024 est principalement due à la concurrence entre les banques. Toutefois, malgré cette baisse, les taux restent sensiblement élevés. En prenant en compte tous les frais, le taux d’intérêt passe de 4,79% à 4,62% de janvier à juin. Au premier semestre 2022, le taux était de 1,80%. Les taux d’intérêt en vigueur en 2024 pèsent donc toujours lourdement sur les finances des emprunteurs.
En effet, malgré cette baisse des taux enregistrée cette année, le marché immobilier reste très tendu. En effet, la capacité d’emprunt des ménages français reste très faible (en baisse de 10,9% par rapport à 2022). En revanche, les prix de l’immobilier sont toujours très élevés, ce qui impacte donc négativement le dynamisme du secteur immobilier en France.
L’immobilier ancien ne se vend plus, 22% de transactions en moins en un an
Avec un pouvoir d’achat en baisse et des prix toujours très élevés, les transactions sont fortement impactées. Au deuxième trimestre, « l’environnement de marché a été morose en raison d’un environnement plus incertain et attentiste, notamment après la dissolution » de l’Assemblée nationale, a indiqué Claire Dumas, directrice financière de Société Générale. Dans le secteur ancien, les transactions sont en baisse de 22% par rapport à l’an dernier.
En effet, selon les Notaires de France, le nombre de transactions devrait à peine atteindre 800 000 cette année. Il s’agit du chiffre le plus bas depuis 2015. Pour tenter de relancer le marché et de compenser le faible pouvoir d’achat des ménages, les durées de crédit sont de plus en plus longues. D’ailleurs, 65,6 % des nouveaux crédits immobiliers sont souscrits sur une durée de 20 ans.