Suscitant crainte et excitation chez les coureurs, l’Alpe d’Huez promet un dénouement explosif
L’identité du vainqueur de la 3e édition du Tour de France sera connue à l’issue de l’ascension de ce col mythique.
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Le peloton s’attaque à l’un des mythes du cyclisme. L’Alpe d’Huez sera à la fois l’arrivée et l’arbitre de ce Tour de France féminin 2024, dimanche 18 juillet. Le col a été franchi 32 fois sur la Grande Boucle masculine, avec des victoires de Français, de Pierre Rolland (2011) à Thibaut Pinot (2015) en passant par Christophe Riblon (2013).
Chez les dames, la Néerlandaise Leontien van Moorsel avait levé les bras en 1992 et 1993 sur le Women’s Tour de l’EEC. Un feu d’artifice est attendu pour désigner sa successeure et pour l’issue de la lutte pour le classement général.
Tous les regards seront tournés vers la tenante du titre et favorite Demi Vollering (SD Worx-Protime). La Néerlandaise est contrainte d’attaquer pour effacer son retard de 1’15 » sur la leader Katarzyna Niewiadoma (Canyon//SRAM). Le terrain sera propice à la création de gros écarts. Marion Rousse, la directrice de course, présente cette dernière étape comme « le plus dur de l’histoire du Tour de France féminin avec près de 4 000 mètres de dénivelé positif. »
Dès la présentation du parcours, Juliette Labous avait hâte de réaliser cette étape : « Cela fait rêver tout le monde. L’Alpe d’Huez est vraiment évocatrice. Quand on pense à tous les moments qui ont été vécus là-bas, on a envie de faire pareil. J’espère qu’il y aura beaucoup de spectacle. » Une autre Française en vue du podium final, Evita Muzic, avait apporté une attention particulière à la préparation de cette étape, reconnue comme parcours préparatoire en juillet.
« Ce sera tellement long et dur qu’il y en aura partout. Le Tour est passé à une vitesse folle. C’est là qu’il faut lancer l’opération récupération. »Elle s’est projetée au micro de France Télévisions, samedi. La leader de FDJ-Suez, 9e au classement général, n’est visiblement pas la seule à avoir gravi l’Alpe ces derniers mois. « Je l’ai escaladé trois fois au total. Je n’ai pas trop aimé les deux premières fois car la météo n’était pas très bonne. J’ai un peu plus apprécié la dernière fois (mi-juillet). Les sensations étaient vraiment bonnes. »a prévenu Demi Vollering avant la course.
Tout le monde n’attend pas ce moment avec autant d’impatience. Pour la majorité du peloton, les 13,8 kilomètres à 8,1% de pente moyenne seront une torture. Surtout, ce ne sera pas la seule ascension du parcours. 60 kilomètres plus tôt se situera le col du Glandon (19,7 km à 7,2%). « On parle beaucoup de l’Alpe d’Huez, mais moi, c’est Glandon que je n’aime vraiment pas. C’est vraiment très dur. Avec l’enchaînement, je trouve que c’est plus dur que l’étape du Tourmalet de l’an dernier. »analyse Coralie Demay, collaboratrice chez FDJ-Suez.
Victoire Berteau (Cofidis), de son côté, ne voulait pas trop réfléchir à ce qui l’attendait. « Je me dis que sur la Planche des Belles Filles (en 2022) ça s’est bien passé. Finalement, je crains le plus aujourd’hui »a répondu cette dernière, samedi matin, à Champagnole. Une autre Française, Maëva Squiban (Arkéa-B&B Hôtels), a également préféré relativiser. « Je ne pense pas que l’Alpe d’Huez soit plus dure que le Tourmalet. C’est plus court.supposait celui qui avait surpris tout le monde en terminant 2ème au Grand-Bornand. J’ai hâte de faire cette ascension. Quand je l’ai faite, elle était ouverte à la circulation. Avec du public, ce sera vraiment incroyable. »