Ce que Nicolas Seube a dit à la presse
De retour jeudi soir d’Angers, où il a participé à une séance d’entraînement au BEPF, Nicolas Seube s’est exprimé devant la presse ce vendredi, à la veille de la réception du Paris FC (samedi, 14h30). Dans un contexte rendu flou par le changement d’actionnaire en cours, rarement un discours aura été autant attendu par les supporters du Stade Malherbe.
Pendant près de 30 minutes, le coach caennais s’est exprimé sur tous les sujets brûlants. Découvrez les principales informations et les principaux enseignements à retenir de la conférence de presse.
Point sur les effectifs : quelques dégâts derrière
« Je me suis intéressé au groupe à distance cette semaine. J’ai parlé au staff au téléphone tous les jours. Quand je suis revenu jeudi, j’avais un assez bon feeling. Les garçons ont bien travaillé cette semaine, on sent la compétition approcher. Je sens que les joueurs sont de plus en plus investis.
Pour samedi, j’ai des absents dans un secteur particulier du jeu, des joueurs à vocation défensive. Valentin Henry (mollet), Brahim Traoré (adducteurs), Diabé Bolumbu (ischio-jambiers), Emmanuel Ntim seront absents demain. Ce sont des blessures assez longues dans la durée, de trois à six semaines. Il faudra faire avec. On pourra aligner une équipe demain.
Les deux recrues (Yann M’Vila et Lorenzo Rajot) sont éligibles. Les licences sont prêtes. Ils seront dans le groupe. Ils sont en capacité de participer mais bien sûr, il faut être vigilant sur leur capacité à débuter un match. Je pense qu’ils ne sont pas encore prêts à débuter un match, mais ils peuvent entrer, remplacer, apporter de l’équilibre, leur expérience et leurs qualités techniques.
Alexandre Mendy, un absent omniprésent
« Alexandre Mendy ne sera pas là. Il est en reprise individuelle avec les préparateurs sportifs. La situation est délicate et peine à se dénouer. Bien sûr, en tant qu’entraîneur, j’aimerais qu’il puisse intégrer le groupe pour avoir une arme offensive supplémentaire. J’espère que d’ici la fin du mercato, on trouvera la meilleure formule. »
J’ai donné mon avis sur ce sujet et cela ne dépend pas de moi. Je garderai pour moi les discussions que nous avons eues ensemble. C’est une situation désagréable pour tout le monde, le joueur, le club, les nouveaux actionnaires, pour l’entraîneur que je suis. Pour l’instant, tout le monde est perdant dans cette histoire. L’idée est qu’on arrive à trouver quelque chose de gagnant-gagnant.
Norman Bassette « manque de respect » à l’institution
« Je sais qu’il y a des offres financières, il y a une chance qu’il puisse nous quitter sous forme de transfert. Ce sont les dirigeants qui prendront cette décision. Ce que je peux vous dire sur ce garçon, c’est qu’il a quitté le groupe sans me le demander. Ce qui est fou. J’ai eu des discussions franches et honnêtes avec ce garçon sur sa capacité à intégrer ce club et avoir sa chance s’il avait été bon. Il a eu une préparation plutôt qualitative. Du jour au lendemain, c’est une catastrophe et je ne connais pas les vraies raisons. C’est comme ça, ça fait partie du football moderne, il faudra s’y habituer. »
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Il y a des choses qui se passent et qui ne sont pas normales. Les dirigeants travaillent, ils vont trouver la meilleure solution pour le joueur et pour le club. Quand la tête n’est pas là, malgré le profil, ça ne sert pas à grand chose. La première idée pour qu’un joueur soit en pleine forme, c’est qu’il soit bien dans sa tête, clair avec lui-même. Il n’est pas clair avec sa tête et sur ce qu’il veut faire. J’ai appris à avaler quelques couleuvres. Il y a beaucoup moins de choses rationnelles aujourd’hui. Il faut comprendre que les joueurs sont sous contrat. Il y a une institution qu’il faut mieux respecter. Aujourd’hui, je trouve qu’il manque de respect pour l’institution.
Lorenzo Rajot, les premiers signaux sont bons
« C’est un joueur que nous avions ciblé pour sa capacité à amener de la technicité au cœur du jeu, à courir longtemps. C’est un joueur expérimenté à ce niveau, qui vient de passer plusieurs saisons pleines dans un club performant. C’est une valeur sûre. Ce que j’aime dans ce projet, c’est que c’est un joueur d’équipe qui a l’envie de progresser individuellement au cœur du collectif. Le Stade Malherbe est un tremplin pour lui, un club qui devrait lui permettre de progresser dans sa carrière. Je sens un gars heureux. Il correspond totalement à mes convictions et à mes valeurs.
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Les arrivées de Yann M’Vila et Lorenzo rassurent le groupe dans son ensemble. Elles permettent de stabiliser le groupe en termes de sérénité, d’envoyer des messages sur le fait que les dirigeants travaillent dur et que le groupe devient de plus en plus performant. Cela nous permet aussi de montrer le niveau d’ambition que l’on peut avoir dans ce championnat. Même si cela prend du temps, les joueurs ciblés sont de bons joueurs. J’ai bon espoir que les prochains joueurs qui nous rejoindront seront également de qualité.
Tidiam Gomis, un joueur en progression sur qui il compte
« Tidiam est là, il est revenu en forme. Il sort d’une compétition énergivore, il a fait une nouvelle finale. On en parlait avec le sourire, c’est sa 4ème place.et finale et ses 4et Il a un peu de mal à se défaire de ses erreurs, notamment de la Gambardella. Il a un peu de mal à se défaire de ses erreurs, mais à chaque fois qu’il est en compétition, il va au bout, donc en termes d’expérience et de capacité à gérer ses émotions, c’est extraordinaire pour ce gars-là. C’est un élément sur lequel je vais m’appuyer.
Il a une carte à jouer. Il progresse de saison en saison, il n’a que 18 ans mais il a bien terminé la saison en étant décisif lors du dernier match. J’espère que tout cela va le faire grandir pour qu’il soit de plus en plus décisif. Il gagne en maturité mentale, dans la conscience du métier qu’il fait, de ses exigences, de la gestion des émotions. La difficulté dans notre métier est de confirmer chaque saison. Dans son rythme de croisière, il est en train de passer des paliers.
« Je ne vais pas faire de mon cas un cas personnel. Pour avoir parlé avec de nombreux collègues d’autres clubs, nous sommes tous en difficulté pour pouvoir recruter, pour savoir si les joueurs vont rester ou pas, en raison du contexte financier de notre football. Notamment avec les droits TV. Aucun effectif n’est à la hauteur de ce qu’un entraîneur attendait. Ce n’est jamais agréable dans notre position mais il faut aussi pouvoir positiver dans cette situation et amener les joueurs qui sont avec nous. Les joueurs ne sont pas responsables de cette situation. Nous avons des joueurs disponibles, avec ces joueurs, il faut faire la meilleure équipe possible et obtenir des résultats sportifs.
Oui, c’est compliqué, mais ça fait partie du football moderne. Tous les dossiers sont compliqués. Je viens d’Angers et c’est compliqué pour eux aussi. On pourrait penser que c’est plus facile pour un club qui monte en Ligue 1 mais ce n’est pas le cas. Même les clubs de Ligue 1 sont en difficulté alors imaginez pour un club comme le nôtre. Je m’attendais à quelque chose de pas facile, je suis au cœur de tout ça. J’ai bon espoir que ça s’améliore mais on ne va pas se chercher d’excuses. J’ai des joueurs disponibles, il faudra qu’ils soient performants. Il faut arrêter de se dire que ça ne va pas. Oui, ça va bien, on va faire un match de foot, c’est super. Il y aura du public au stade et les 18 joueurs convoqués feront tout pour gagner le match.
Son point de vue sur la gronde des supporters
« Cela fait partie de la nouvelle phase de notre football. Malheureusement, les problèmes économiques liés aux droits TV font que tout le monde n’est pas content du déroulement des matches de vendredi. Je comprends les supporters qui ont souscrit des abonnements et qui malheureusement ne pourront peut-être pas venir. Je soutiens les gens dans cette démarche, je comprends leurs regrets. Mais nous sommes aussi parties prenantes et il nous est difficile de pouvoir y faire face, en raison de l’aspect économique.
Je suis le premier à être attristé par la grève des supporters. Peut-être que ça ne durera pas longtemps… »
Ce qu’il attend de son groupe demain face au Paris FC
« Ce que j’aimerais voir, c’est un état d’esprit qui permette à l’équipe de performer : l’abnégation, la solidarité, la capacité à relever le défi face à une équipe redoutable qui s’est bien structurée pendant l’intersaison. Au niveau du football, j’attends de nous que nous soyons capables de jouer vite, de produire du jeu de combinaison, d’attaquer des espaces, de créer des occasions, d’être durs défensivement, plus durs qu’en préparation ».
J’attends aussi l’image que nous avons montrée en deuxième partie de saison à domicile où l’équipe, à chaque fois qu’elle a joué dans ce stade, a montré de grandes valeurs. J’attends cela demain. Je sais que nous ne sommes pas tous prêts, mais en termes d’état d’esprit, j’attends de cette équipe au moins ce niveau. Il faudra aussi compter sur le bon nombre de personnes qui seront là, c’est une force que certains clubs n’ont pas.
Des ambitions ? « Nous avons le droit de viser le haut du tableau »
« J’ai passé la semaine avec Olivier Pantaloni qui vient de signer à Lorient. Forcément, quand on descend de Ligue 1 en Ligue 2, on fait partie des équipes susceptibles d’être dans le haut du panier en fin de saison. On l’a vu la saison dernière avec Auxerre et Angers. Ce devrait être à peu près la même chose cette année. Lorient, Clermont, et les équipes qui ont continué à se structurer comme le Paris FC.
Après, il y a toujours des surprises. Quand j’ai repris le projet l’hiver dernier, nous étions 16c’estParis FC 17etRodez et Saint-Etienne loin du Top 5… Au final, vous avez vu ce qui s’est passé. Il faut être prudent dans ses pronostics, mais les clubs qui descendent de Ligue 1, de par leur statut et leur capacité financière, partent avec des armes supplémentaires.
C’est toujours très difficile de savoir qui sera au top. On a tous le droit d’avoir cette ambition. C’est notre ambition. Quand on est né compétiteur et qu’on fait ce métier, on a tous l’ambition d’être en haut du tableau. Il reste 18 clubs dans ce championnat, les chances d’être dans le Top 5 sont finalement assez élevées. Il faut être ambitieux tout en sachant être raisonnable. On a le droit de viser le haut du tableau. »
La vie sans Mendy : « Nous nous adapterons pour trouver des solutions »
« Sur les trois dernières saisons, Alex a marqué presque 60 buts. Évidemment, quand on perd un joueur qui marquait beaucoup de buts, c’est une source d’inquiétude. Il faut prendre en compte qu’il va falloir trouver d’autres solutions pour marquer. J’espère que Micka (Le Bihan), qui a fait une longue préparation, sera la révélation, qu’il saura à nouveau marquer des buts. On pourrait avoir une belle surprise. En tout cas, je pense qu’il est en très bonne forme.
Godson (Kyeremeh) va devenir un joueur de plus en plus décisif, Tidiam (Gomis) aussi. Et puis ça peut venir d’en bas, peut-être des milieux. Noé (Lebreton), je le trouve très actif dans sa capacité à se projeter et à finir les actions. Le constat est là, il faudra trouver des solutions pour marquer. Je ne vais pas aller sur le terrain et dire aux gars : « Alex n’est pas là donc on fait « groupe », on attend et avec un peu de chance, on va marquer un but ». Non, je ne suis pas dans cet état d’esprit. Alex n’est pas là, on va s’adapter pour trouver des solutions.
Les défauts ? Un attaquant si…, un excentré et un défenseur
« Si Alex (Mendy) reste avec nous, on n’aura pas besoin d’attaquant. Si ça se termine par un départ, on devra recruter un avant-centre. Je pense qu’on aura besoin d’un ailier. J’ai l’impression qu’on en parle tout le temps. Tous les clubs recherchent des ailiers dynamiques, rapides et impactants. Il en faudra un autre. Et peut-être quelqu’un en défense. On y réfléchira en fonction du cas particulier de chacun. »