Faute de logement, 24 % des salariés ont déjà retardé leur projet d’avoir un enfant
Un rêve inaccessible. Plus d’un salarié de moins de 35 ans sur deux estime qu’il lui est difficile ou très difficile d’accéder à la propriété (62%). Bien qu’en baisse, les prix élevés de l’immobilier constituent un obstacle pour 56% d’entre eux, tout comme la difficulté d’épargner pour un apport initial (44%) et la difficulté d’obtenir un prêt (43%), selon une enquête de la Sofiap – filiale de la Banque Postale et de la SNCF – réalisée avec Ipsos auprès de 1 000 salariés de 18 ans et plus et de 403 cadres travaillant en France dans des entreprises publiques et privées.Les résultats de l’étude mettent en évidence de nombreuses préoccupations et situations compliquées, notamment chez les jeunes.« , note Laurent Permasse, président du conseil d’administration de Sofiap.
Ce désir d’être propriétaire semble être un idéal lointain et inaccessible pour de nombreux salariés, et pas seulement pour les moins de 35 ans : plus d’un sur trois estime qu’il n’arrivera pas à devenir propriétaire aussi rapidement qu’il le souhaiterait, voire qu’il n’y parviendra pas du tout. Et pourtant, on constate « une forte volonté de devenir actionnaire de la part d’une majorité de salariés« , assure Laurent Permasse. Près des deux tiers (61%) aspirent à le devenir rapidement (22% d’ici 2 ans).
20 % des salariés retardent leur emménagement en colocation
L’impossibilité d’accéder à la propriété a un impact direct sur les projets familiaux des salariés, contraints de faire des sacrifices. Parmi l’ensemble des salariés, faute de logement, 24 % ont déjà retardé la décision d’avoir un enfant, 22 % ont renoncé à en avoir un ou plusieurs et 20 % ont déjà repoussé l’emménagement en couple. Parmi les salariés déjà propriétaires, un sur deux a déjà dû renoncer à certains loisirs (49 %) pour financer l’achat de son logement, trois sur dix ont limité leurs achats alimentaires (30 %), 30 % ont renoncé à certaines activités pour leur enfant ou encore à leurs études pour 17 % d’entre eux et un sur quatre s’est privé de soins médicaux ou de médicaments (25 %).
Certains salariés ont même dû tourner le dos à leur emploi. Au cours de leur vie, plus d’un quart des salariés déclarent avoir déjà changé de ville, de département ou de région faute de trouver un logement adapté à leurs besoins du moment (30 %). Pour cette même raison, 27 % ont même quitté leur entreprise. Enfin, 26 % des salariés déclarent avoir déjà refusé une offre d’emploi faute de trouver un logement adapté et suffisamment proche du lieu de travail envisagé.
Ces compromis sont particulièrement fréquents chez les jeunes, un phénomène qui illustre un écart croissant entre les attentes des nouveaux salariés en matière de logement et l’offre à laquelle ils ont accès.Le lien entre emploi et logement est enfin fortement mis en évidence avec des salariés prêts à changer d’entreprise ou de lieu de résidence pour un logement adapté, ou à abandonner un emploi car l’éloignement du domicile est trop important. Un enjeu majeur que les entreprises doivent saisir et sur lequel elles peuvent agir concrètement par divers moyens « , conclut Laurent Permasse.