Les messages vocaux de la plaignante diffusés, son avocat dénonce une « manipulation »
Un quotidien argentin a publié des enregistrements d’un échange entre la plaignante et une amie après sa nuit passée en compagnie d’Oscar Jegou et d’Hugo Auradou, qu’elle accuse de viol.
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De nouveaux éléments susceptibles de relancer l’affaire des rugbymen français Oscar Jegou et Hugo Auradou accusés de viol en Argentine ? Clarin publié, le vendredi 9 août, des enregistrements vocaux du plaignant, qui affirme avoir a subi des viols et des violences de la part des deux hommes. L’Argentin de 39 ans échange avec un ami, sur WhatsApp, le 7 juillet, après la nuit passée en compagnie des deux Français. Depuis le début de l’affaire, les joueurs ont reconnu une relation sexuelle consentie, mais ont nié tout viol.
Dans ces messages, la plaignante, qui a déclaré au tribunal avoir consommé de la marijuana et de l’alcool au cours de la soirée, ne semble pas en pleine possession de ses moyens. Sa voix est traînante, son articulation difficile. En gros, elle remercie son amie de l’avoir encouragée à sortir ce soir-là et décrit sa rencontre avec Hugo Auradou. « J’ai rencontré un joueur de rugby français. Un gars très grand. Tellement beau, tellement beau. Je suis rentré chez moi à 9 heures du matin. À 9 heures. »elle a dit à son amie, selon une traduction de Le Parisien. « Quand je sors, j’en profite. Il s’est éclaté. Il s’est éclaté. »
Le trentenaire présente le joueur comme « super amoureux »mais décrit le sexe brutal. « Il m’a pris la joue et m’a laissé des petits bleus sur le visage, sur la mâchoire, sur les fesses, des égratignures sur le dos. Vous ne pouvez pas imaginer, cette petite bite est énorme. »elle explique. « Il m’a fait exploser, ce type. J’ai des marques sur le dos, sur la mâchoire. J’ai un œil au beurre noir, des bleus sur les seins, des marques sur les fesses. Il m’a fait exploser. »
« JEJ’ai dû prendre du Diclofénac (un anti-inflammatoire) parce qu’il m’a fait exploser. En plus, imagine avec mes dents, il me gifle comme ça… Ma mâchoire est toute meurtrie. »elle ajoute également. En décrivant l’échange entre les deux femmes, le journal Clarin souligne que, « quand elle détaille ce qui s’est passéL’amie lui raconte qu’elle a vécu une situation violente. La plainte a été déposée quelques heures plus tard, rappellent les médias argentins.
Pour l’avocat de la plaignante, le contenu des messages vocaux ne contredit pas la thèse du viol. « Il y a 23 messages vocaux au total et seulement quatre ou cinq ont été publiés, dans le désordre, complètement hors contexte. »Natacha Romano s’indigne Le Parisien. « Pourquoi ne pas diffuser celles dans lesquelles elle raconte comment Oscar (Jégou) entre dans la pièce et la viole ?
L’avocat dénonce une « manipulation visant à la condamnation sociale de (son) client ». Et rappelez-vous que ce dernier est, lors de l’envoi de ces messages, « totalement ivre, sous l’emprise de drogues et sous l’effet d’au moins deux anxiolytiques. »
« C’était une conversation intime entre deux amis qui étaient encore un peu sous l’influence de l’alcool à l’époque », le frère du plaignant a également rétorqué à la Parisien. « Ce n’est pas un élément valable en comparaison des marques qui apparaissent sur son corps et qui sont très « parler », croit-il. Un rapport médico-légal réalisé le 7 juillet, jour du dépôt de la plainte, a fait état de quinze blessures enregistrées sur le corps du plaignant.
L’avocat argentin des joueurs de rugby français, Rafael Cuneo Libarona, n’a pas souhaité commenter les messages divulgués à la presse. Mais il s’est dit jeudi convaincu que ses clients, en résidence surveillée depuis le 17 juillet, allaient « pour retrouver rapidement la liberté ». Il a déposé une demande à cet effet et laLe juge a jusqu’à lundi pour statuer.Si sa demande est acceptée, les joueurs pourront rentrer en France, même si la procédure judiciaire se poursuivra en Argentine.