« Le but des dictateurs, c’est que le monde nous oublie » – Libération
Entretien
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Dans un entretien à « Libération », l’opposant numéro un d’Alexandre Loukachenko revient sur les quatre années qui viennent de s’écouler, après la révolution écrasée d’août 2020.
La « Jeanne d’Arc » biélorusse ne baissera pas les bras. Malgré la dérive totalitaire d’un régime prompt à traquer ses détracteurs, retranchés au pays ou en exil, l’espoir d’une Biélorussie démocratique demeure là, pugnace. Depuis la révolution avortée d’août 2020, déclenchée par la fraude électorale d’Alexandre Loukachenko, Svetlana Tikhanovskaïa a pris des allures de cheffe d’État, multipliant les discours et les rencontres diplomatiques aux quatre coins de l’Europe, aux antipodes du dictateur moustachu, vassal de Vladimir Poutine et isolé comme jamais.
Mais la muse du mouvement de protestation continue de se décrire comme une « femme ordinaire »La leader des forces démocratiques en exil appartient à cette génération de Biélorusses qui s’est longtemps murée dans l’apolitisme. Mais, comme elle le souligne depuis ce bâtiment anonyme de la banlieue de Vilnius, qui sert de quartier général à l’opposition en exil, « Chacun a son propre chemin pour comprendre ce qu’est la dictature. » Le sien est apparu en 2020, lorsqu’elle a décidé de se présenter à la place de son mari, Sergei,