ExxonMobil : Pas d’accord sur le plan de licenciement de la direction, et maintenant ?
Par
Marie Lemaistre
Publié le
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La direction avait fixé la date de la Mardi 6 août 2024 de permettre aux organisations syndicales de se positionner sur le projet d’accord sur le plan de sauvegarde de l’emploi concernant la branche chimie d’ExxonMobil, à Port-Jérôme-sur-Seine (Seine-Maritime).
C’est fait. Après l’avoir annoncé aux employés à 14 heures, la CGT, FO et la CFDT ont formalisé auprès de la direction, l’un après l’autre, leur refus de signer. Avec 27% de représentation, seule la CFE-CGC ne s’était pas positionnée avant 17 heures. En tout état de cause, les conditions ne sont pas réunies pour représenter à la au moins 50% du personnelce qui aurait rendu le document valide.
Projet d’accord PSE non signé, et maintenant ?
Vers 16 heures, peu avant que les organisations ne prennent position, la direction indiquait encore sa volonté « de continuer à espérer la conclusion d’un accord majoritaire, qui apportera de la clarté aux salariés concernés sur les conditions de départ et assurera un accompagnement global prenant en compte les différentes situations individuelles ».
Il est maintenant temps de passer à l’étape suivante. « Si l’accord n’était pas valide, la direction prévoyait de présenter une position unilatérale le 16 août au CSE et aux organes centraux du CSE, conformément à leur obligation, puis de l’envoyer au Sèche (Direction régionale interdépartementale de l’économie et de l’emploi) sur la même période », explique Renald Prevost, coordonnateur de FO, première organisation du groupe.
« Sachant que le projet d’accord ne pourra être présenté avant le 16 septembre, date de remise de l’avis du CSE central, qui fixe l’avenir des installations », explique-t-il.
Ensuite, la Driets dispose normalement de 15 jours pour étudier un accord signé, trois semaines sinon. « Pour la direction, il est préférable qu’il y ait un accord signé, sachant que les organisations syndicales ont toutes envoyé un courrier à la direction régionale, vendredi 2 août, pour la contester sur nos désaccords, les points que nous considérions comme discriminatoires, voire illicites. » Pour rappel, cette dernière peut se prononcer en faveur d’une relance des négociations.
L’espoir d’une relance des négociations…
C’est ce que réclame FO, et sans plus attendre. Avec la CGT, le syndicat a renouvelé son contrat en début d’après-midi pour une semaine Protocole de grève commune« Le seul moyen de pression légal dont nous disposons et que nous conservons », précise Germinal Lancelin, secrétaire général de la CGT ExxonMobil Chimie.
« Aujourd’hui, comme il n’y a pas de majorité, soit il y a un accord unilatéral de la direction, soit ils nous rappellent à négocier. Nous demandons seulement de revenir à la table des négociations », ajoute le coordonnateur de FO.
Une possibilité à laquelle la CGT a du mal à croire. « Pour nous, le projet unilatéral est prêt avant même l’ouverture des négociations, car dès le début on a l’impression qu’ils négocient avec l’administration plutôt qu’avec les représentants du personnel », estime Germinal Lancelin.
Le syndicaliste a en ligne de mire les avancées du CSEC. « Nous voulons négocier les conditions de l’arrêt définitif des unités. Nous craignons les répercussions sur les sous-traitants et les clients dépendants d’ExxonMobil, nous pensons que pour eux, les plans sociaux tomberont à la rentrée, cela touchera des milliers d’emplois. »
Mais en cas de main tendue de la direction, la CGT sera là. « Nous n’avons pas abandonné nos revendications sur la préservation de l’outil de travail ni sur l’emploi, si la direction veut discuter avec nous, nous sommes disponibles. »
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