À la recherche de Nicole Kidman dans une chaude nuit parisienne
JO DE NUIT – Durant toute la durée des Jeux Olympiques de Paris 2024, Joseph Ghosn a une mission : vous raconter les nuits parisiennes. Pour cette étape, il a attendu l’arrivée de Nicole Kidman chez Omega.
« Je suis devenue blonde à cause d’un soin à l’argile blanche. Apparemment, ça fait ressortir la couleur des cheveux de l’enfance. » Le sérieux de mon interlocutrice détaillant ses problèmes capillaires contraste avec l’ambiance légère du soir où je la retrouve, dans un lieu ouvert pendant toute la durée des JO par Omega. Ce soir est un moment assez particulier : on nous promettait la présence d’une égérie de la marque, l’immense Nicole Kidman. Une promesse n’engage souvent que ceux qui la reçoivent (parole de psy…), on n’aurait pas parié que l’actrice australo-américaine n’annulerait pas à la dernière minute. La chaleur étouffante de la journée est prétexte à tout, et on a même failli s’assécher à cause de la pression atmosphérique. Mais la tentation était trop grande de voir Nicole de près.
Lire aussi« Ils ont montré la scène où j’étais lapidée » : Nicole Kidman parle de la réaction de sa fille à un extrait deLes yeux grands fermés
Comment attend-on une actrice ? En passant en revue les têtes des invités pour tenter de comprendre qui est là, dans la même fébrilité. Et les gens sont venus en nombre : d’habitude, les soirées de fin juillet sont beaucoup plus clairsemées, à la limite du vide. Rien de tout cela ici. On n’en finit plus de croiser journalistes, stylistes, agents, critiques de mode, directeurs de journaux ou de musées… Tout le monde attend, guette le chemin par lequel Nicole Kidman arrivera. Quelques jours seulement après le début des compétitions, les sujets les plus vibrants semblent concerner les sports les moins populaires, voire les moins passionnants.
Attendre une actrice peut parfois vous faire dire et entendre toutes sortes de bêtises, mais c’est comme ça que ça se passe ce soir. « Le lancer de javelot me fascine, lance, taquine, une jeune femme que j’aurais plutôt crue passionnée de natation. Ne vous inquiétez pas, j’aime aussi le beach-volley, c’est très élégant, mais le lancer de javelot, c’est autre chose. J’aime les femmes qui en font, elles sont à l’opposé de ce que je suis, elles ont une rage et des mouvements qui me bouleversent. Exactement le même sentiment que lorsque j’allume Arte pour regarder des documentaires sur les monastères. Penseras-tu à moi et au lancer de javelot la prochaine fois que tu en regarderas un ? » Une amie se jette sur un serveur et au lieu de prendre un des petits fours du plateau qu’il tient, attrape la fleur qui sert de décoration. Pour la manger ? « Pas du tout ! » Mais j’aimerais qu’on m’offre des fleurs plutôt que de la nourriture. Cela changerait ma vie. »
Quand Nicole Kidman arrive, c’est bien une fleur qui apparaît : toute en blanc, silhouette élancée et droite, accompagnée de sa fille Sunday, elle prononce quelques mots. « Si je n’avais qu’une heure à passer à Paris, je la passerais assise et à observer les gens, à m’imprégner de la ville. » Elle rit beaucoup, sourit encore plus et dit vouloir voir les épreuves de skateboard et de ping-pong. Lorsqu’elle disparaît, on tente de s’asseoir dans un coin vide qui lui était réservé et auquel on nous refuse brutalement l’accès. La star pourrait revenir, à n’importe quelle heure de la nuit. En attendant, une amie désespérée par sa dernière relation amoureuse confie : « Il n’y a plus d’amour, mes copines se marient toutes avec des bras cassés. Je ne veux pas de ça, je veux être amoureuse. » La seule réponse qu’on a à lui donner est de voir Les yeux grands fermés. Ici encore, une histoire nocturne d’amour et d’attente. Et quand on aime, on n’attend sans doute jamais assez longtemps.