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Contrarié, Kevin Mayer estime ses chances de débuter le décathlon à « peut-être 10 % »

En conférence de presse mardi, le décathlonien Kevin Mayer a évoqué l’évolution de sa grave blessure à la cuisse gauche, contractée lors du meeting de Paris le 7 juillet dernier. Et il n’est pas très optimiste…

Au club de France

Emotion au club de France Porte de la Villette. Blessé le 7 juillet au meeting de Paris, Kevin Mayer doute plus que jamais de sa participation aux Jeux Olympiques de Paris 2024. Médaillé d’argent à Rio puis à Tokyo, Mayer devrait théoriquement s’élancer sur la piste violette vendredi 2 août à 10h05, avec le 100 m. Engagé dans une véritable course contre la montre pour espérer participer au grand rendez-vous des Jeux Olympiques, le recordman du monde du décathlon s’est d’abord voulu positif et a donné un peu plus d’informations sur sa blessure.

« C’est le tendon semi-membraneux qui s’est déchiré dans 95 % des cas. (un des trois tendons des ischio-jambiers). Je suis sur le point de ne plus avoir de tendon. On joue sur la fonction du muscle pour lui donner une nouvelle fonction, pour avoir moins de charge sur le tendon et faire en sorte que les deux autres têtes de l’ischio-jambier prennent le relais. Je n’y croyais pas mais chaque jour je progressais. Mais le cycle de course me pose problème. Je ne sais pas si je suis capable de sprinter 30 mètres. Ce sera la seule condition pour que je sois au Stade de France vendredi matin pour le 100 mètres. (première épreuve du décathlon). La semaine qui a suivi la blessure a été horrible. Cinq jours plus tard, on m’a annoncé une opération et six mois d’arrêt. Mais un médecin m’a dit qu’avec une rééducation intense, c’était possible. Et si ça casse, ça casse, mais ça n’empirera pas. J’ai touché le fond il y a trois semaines. Et même si je suis au bout du rouleau parce que j’ai travaillé comme un fou, je souris un peu parce que j’ai l’impression d’avoir mon destin entre mes mains. J’ai abandonné mes espoirs précédents. J’accepte le fait que tout ne va pas bien, mais j’essaie d’améliorer un peu les choses chaque jour.»

Mayer a « pleuré la perte de ces Jeux »

Alors qu’il avait retenu ses larmes devant la télévision et la radio, la star de l’athlétisme français n’a pu retenir son émotion devant la presse écrite : «J’ai regardé beaucoup de films de samouraïs et je m’en fiche s’ils sont nuls.» Les yeux rougis, Kevin Mayer est alors ravagé par l’émotion. Un silence et une voix tremblante.Faire un spectacle devant le Stade de France, je ne sais pas…»

Les larmes aux yeux, il continua à la surface : «Si je n’arrive pas à faire 30 mètres à pleine vitesse sans rien ressentir, c’est sûr que ça ne marchera pas sur 100 mètres. On attendra le dernier moment. Même si on ne peut pas être au Stade de France vendredi, on fera les derniers tests jeudi. » Coeur ouvert : « Je t’ai (les média) J’ai caché ma blessure assez longtemps. À un moment donné, il faut être en harmonie avec soi-même et ne pas jouer les sous-marins. Bien sûr, j’ai pleuré pendant une semaine et j’ai fait le deuil de ces Jeux. Je vais mieux aujourd’hui. J’ai accepté l’idée que je ne pourrai pas les faire. J’ai fait tout ce que j’ai pu pour être là. Je suis épuisé. Je ne me suis jamais entraîné comme ça.»

Entre deux sanglots, Mayer s’est voulu positif : «C’est embêtant de tout faire dans l’ombre alors que ça ne ressort pas dans la lumière. Après, j’ai eu tellement de succès dans ma carrière que je ne donnerais pour rien au monde tout ce que j’ai accompli, car si je n’avais pas réussi mes troisièmes tentatives à la perche, je n’aurais jamais été champion du monde et je ne me serais jamais qualifié pour ces JO. Je me suis souvent dit que j’avais du cran. Aujourd’hui, je n’en ai pas. Je mesure la chance que j’ai d’être un sportif en pleine forme. On vibre avec les médaillés mais on ne se rend pas compte de toutes les carrières brisées lors de ces Jeux à domicile. Le métier de champion, c’est de se relever. Je vais reprendre l’entraînement et si ça marche, ce sera un miracle. Beaucoup de médecins diront qu’il n’y a aucune chance que je sois au départ du 100 mètres. Mais les progrès que j’ai faits ces dernières semaines me permettent d’espérer avoir 10% de chances d’être au départ du 100 mètres vendredi.»

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Cammile Bussière

One of the most important things for me as a press writer is the technical news that changes our world day by day, so I write in this area of technology across many sites and I am.
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