L’équipementier Valeo veut vendre une usine en Isère, les salariés inquiets pour leur emploi
Le groupe Valeo avait annoncé mi-juillet la vente de son site de Saint-Quentin-Fallavier en raison d’une réduction d’activité. L’équipementier a jusqu’au 15 octobre pour trouver un repreneur. Les salariés craignent pour leur emploi alors que les fermetures d’usines se multiplient en France.
La colère ne faiblit pas. Les salariés de Valeo à Saint-Quentin-Fallavier (Isère) craignent de perdre leur emploi alors que l’équipementier numéro 12 mondial a annoncé le 15 juillet qu’il recherchait des repreneurs pour le site.
L’usine iséroise, qui compte 350 salariés, produisait des démarreurs avant de se convertir progressivement aux systèmes hybrides – un moteur électrique avec son système électronique. Mais cette technologie « n’a pas rencontré son marché » et l’usine n’a plus aucune commande, a expliqué à l’AFP un porte-parole de Valeo, malgré l’explosion des ventes de voitures hybrides.
En quelques années, l’activité a drastiquement diminué. Les salariés ont débrayé jeudi 25 juillet pour manifester leur colère. « Nous fonctionnons pratiquement avec une seule équipe, alors qu’avant, nous travaillions 3×8, samedi et dimanche compris, donc le chantier tournait pratiquement 24h/24. Actuellement, nous avons parfois deux équipes, mais c’est très rare, avec très peu de production. Ils nous occupent du mieux qu’ils peuvent. »regrette Pierre-Ange Carmona, représentant de la section de la Confédération autonome du travail.
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« Un vrai coup dur » : l’équipementier Valeo veut vendre une usine en Isère, les salariés inquiets pour leur emploi
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Valeo souhaite vendre trois sites en France qui emploient un millier de personnes : les usines de La Suze-sur-Sarthe, Saint-Quentin-Fallavier et le centre de recherche de La Verrière. Cette annonce intervient alors que les licenciements et les fermetures d’usines se multiplient en France chez les équipementiers. Depuis, les salariés vivent avec la peur de perdre leur emploi.
« C’est notre deuxième maison après tout. C’est là où nous avons nos amis, c’est là où nous avons construit des liens sociaux, donc c’est un vrai coup qui nous tombe sur la tête. »assure Serge Gonnellaz, délégué syndical de Sud Industries et salarié de l’usine iséroise.
Cette box m’a vu grandir, c’est ce qui m’a permis de m’entraîner et perdre tout ça, ça fait mal.
Mehdi Hamou, employé de Valeo à Saint-Quentin-Fallavier
« Je ne suis dans l’entreprise que depuis dix ans. Trouver du travail sera peut-être un peu plus facile que pour d’autres, mais je suis quand même inquiet. Cette entreprise m’a vu grandir, c’est ce qui m’a permis de me former, et perdre tout ça, ça fait mal. (…) Je ne me bats pas seulement pour moi, je me bats pour tout le monde. »assure Mehdi Hamou, salarié de Valeo à Saint-Quentin-Fallavier.
Sur le site de Saint-Quentin-Fallavier, la plupart des salariés ont plus de 50 ans et craignent de ne pas retrouver d’emploi en cas de fermeture. « Je suis en terminale et je ne retrouverai pas de travail, donc je vais devoir faire de l’intérim. Il n’y a pas de métier stupide, je vais retourner à la production ou à la logistique, ce n’est pas grave. Je me dis que ce n’est pas grave, il ne me reste que cinq ans. »tempère Pierrette Nocipo, employée de l’usine.
Le groupe a jusqu’au 15 octobre pour trouver un repreneur pour le site de Saint-Quentin-Fallavier, sous peine de fermer définitivement ses portes. Contactée par France 3 Alpes, la direction de l’entreprise n’a pas donné suite à nos sollicitations. « Nous nous donnerons le temps nécessaire pour mener à bien la recherche d’acheteurs »a toutefois déclaré à l’AFP un porte-parole du groupe.