Plus de deux mois et demi après la brève proclamation de la loi martiale en Corée du Sud, la Cour constitutionnelle classe mardi la dernière audience du procès en licenciement du président Yoon Suk Yeol avant de décider de son sort, entre la confiscation finale et le retour à pouvoir .
La Corée du Sud navigue dans le chaos politique depuis que l’ancien procureur vedette a mis fin au régime civil pendant quelques heures, le 3 décembre, lors d’un coup d’État rapidement contrecarré par les députés.
Successivement suspendu par l’Assemblée nationale, décret – un premier pour un chef d’État en titre dans le pays -, mis en détention puis inculpé pour « Insurrection »M. Yoon est en parallèle avec le cœur d’un procès criminel ouvert jeudi. Il fait face à la prison à perpétuité, même théoriquement la peine de mort.
Les huit juges de la Cour constitutionnelle doivent tenir à partir de 14h00 (05h00 GMT) un 11e et dernier public avant délibération. Ils devront ensuite choisir de confirmer la requête en rejet du Parlement et donc rejeter définitivement le chef conservateur ou le restaurer dans ses fonctions.
Les deux anciens présidents ont été dans ce poste, Park Geun-hye (rejeté et emprisonné) et Roh Moo-hyun (Réinves), ont connu respectivement leur sort 11 et 14 jours après la fin des débats.
Si M. Yoon était licencié, une nouvelle élection présidentielle devrait avoir lieu dans les 60 jours. Ce résultat nécessite le vote favorable de six juges, avec un verdict attendu à la mi-mars.
« Dictature législative »
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Les juges de la Cour constitutionnelle participent à un public du procès au rejet du vice-président sud-coréen Yoon Suk Yeol, le 18 février 2025 à Séoul / Kim Hong-ji / Pool / AFP / Archives
Yoon Suk Yeol, 64 ans, aura une dernière occasion mardi de défendre sa déclaration de droit martial, tandis que les représentants du Parlement pourront plaider pour son licenciement.
Le soir de son annonce de choc, il avait exprimé son désir de protéger le pays « Forces communistes nord-coréennes » et de« Éliminez les éléments hostiles à l’État ».
La loi martiale peut être employée dans une urgence nationale majeure, comme une guerre.
Pour l’opposition, le président a pris des mesures extraordinaires injustifiées.
Moi Kim Hong, l’un de ses avocats, croit que la suspension du régime civil avait « Pas de vocation pour paralyser l’État ».
Son objectif était « Pour alerter la population concernant la crise nationale causée par la dictature législative du parti d’opposition dominant, qui avait entravé l’administration ».
Largement acquis aux adversaires de M. Yoon, le Parlement a torpillé tous ses projets, y compris celui du budget.
En outre, l’équipe juridique de l’ancien procureur affirme que la création d’une loi martiale était nécessaire pour enquêter sur une fraude électorale présumée lors des élections législatives de 2024 a permis de faire haut la main par le Parti démocrate, la principale force d’opposition.
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Les soutiens du vice-président sud-coréen Yoon Suk Yeol participent à un rassemblement près de la Cour constitutionnelle, le 23 janvier 2025 à Séoul / Anthony Wallace / AFP / Archives
À Séoul, des foules de partisans de Yoon Suk Yeol frappent le trottoir depuis des semaines, prenant ces accusations de tricherie inédite et exigeant son retour au pouvoir.
Selon une étude de l’Institut du royaume publié lundi, 52% des Sud-Coréens sont pour le licenciement du président.
Selon une enquête Gallup datant de la semaine dernière, 60% sont favorables et 34% contre.