La Banque centrale russe tente de réguler l’inflation liée à ses dépenses militaires
Une économie de guerre inflationniste
Le taux avait été relevé à plusieurs reprises entre l’été et fin 2023, atteignant 16%. L’inflation liée à l’affaiblissement du rouble et aux dépenses massives du gouvernement fédéral dans le secteur de la défense pèse sur le pouvoir d’achat des Russes. Jeudi, le Kremlin s’est inquiété de cette inflation galopante.
La présidente de la Banque centrale russe, Elvira Nabiullina, s’est également inquiétée vendredi des difficultés croissantes des entreprises russes à effectuer des paiements à l’étranger en raison des sanctions occidentales. Ces difficultés pourraient entraîner une augmentation des prix des biens importés, ce qui accentuerait encore l’inflation.
Objectif de 4% dépassé
L’inflation annuelle en Russie a atteint 8,59 % en juin par rapport à l’année précédente, contre 8,3 % en mai, selon l’agence nationale des statistiques Rosstat, le niveau le plus élevé depuis février 2023.
L’explosion des dépenses publiques, liée notamment aux commandes au complexe militaro-industriel pour équiper l’armée en Ukraine et aux importantes primes versées aux soldats et à leurs familles, alimente depuis plusieurs mois un cycle de hausse des salaires et des dépenses des ménages.
Parallèlement, les pénuries de main-d’œuvre dans de nombreux secteurs, liées au départ des hommes au front et à l’exil à l’étranger de centaines de milliers d’autres pour échapper à la mobilisation, ont également alimenté cette spirale.