Alors qu’il dort paisiblement, Nicolas Burlaud est soumis à une crise d’épilepsie brutale, dont sa mémoire ne sort pas indemne. Et quelle n’est pas sa surprise lorsque l’imagerie médicale révèle une balle de plomb nichée entre son crâne et sa peau! Que fait-elle là-bas? Il est incapable de s’en souvenir. Mais les archives vidéo d’une manifestation à Caracas où le réalisateur apparaît le crâne dans le sang, à la suite d’un coup de police, vient répondre à l’énigme. Cet épisode indique le rôle des images vidéo comme substituts de la mémoire; C’est bon pour Nicolas Burlaud, les films, il l’a fait plein.
À la fin des années 90, le réalisateur a fondé avec d’autres le collectif » Primitivi, télévision de rue locale »Media audiovisuel indépendant et anarchiste qui offre son appareil photo à des environnements marginaux et précaires, privés d’outils d’expression. Plus de 200 documentaires « Chronicles », stockés sur des cassettes VHS dans de vieilles boîtes à chaussures, retracent l’histoire récente de Marseille du point de vue de « vaincu ». En bref, c’est l’occasion de revenir à 25 ans d’engagement politique et cinématographique en tissant un parallèle entre le fonctionnement de la mémoire sélective, individuelle et collective, et celle des films.