Pas encore un réflexe, mais une pratique qui se développe: la réparation plutôt que de rejeter est l’objectif total du bonus de réparation, cette remise automatique sur le prix d’une réparation effectuée par un professionnel reconnu. Plani par la loi antigaspillage, la remise concernait d’abord l’équipement électrique et électronique (EEE), avant d’étendre d’autres produits (vêtements et chaussures, outils de jardinage, meubles, articles de sport)
. Ce mardi, la CLCV de l’Association des consommateurs constitue une nouvelle évaluation du bonus de réparation de l’EEE, plus de deux ans après son lancement.
Après un retard dans l’allumage, le bonus pour les dispositifs électriques a connu un coup de pouce grave en 2024. Le CLCV, responsable de l’évaluation de l’appareil géré par l’écosystème et les éco-organismes écologiques, rapporte 533 673 réparations supplémentaires l’année dernière. Ou un saut de 294%!
Les montants ne sont pas toujours incité
Cette progression spectaculaire est due aux ajustements qui sont entrés en vigueur il y a un an. Depuis le 1er janvier 2024, les écrans de smartphones brisés sont éligibles pour le bonus, qui a presque quadruplé le nombre de téléphones pris en charge. La réparation des ordinateurs portables a été multipliée par six, grâce à la baisse du coût de réparation à partir de laquelle la remise est déclenchée. La télévision, la machine à laver, le lave-vaisselle, l’aspirateur … tous les produits dont le montant bonus ont doublé il y a un an ont également vu leurs réparations augmenter.
Pour Ibtissam Mozher, le gestionnaire de l’Observatoire de réparation CLCV, montre qu’il est toujours nécessaire de « examiner le montant du bonus ascendant pour certains équipements ». Et l’analyste pour citer « les fours intégrés, les réfrigérateurs-congelés, les machines à café automatiques, les centrales à vapeur, les tables de centrifugeuse et de mélange », pour qui le niveau de remise équivaut à moins de 20% de la réparation totale des prix. En dessous de ce seuil, « il n’y a aucune incitation », explique-t-elle.
Le nombre de réparateurs, « Sujet majeur »
En plus de réduire le coût de réparation – censé ne pas dépasser 33% du prix du nouveau selon Ademe -, CLCV nécessite en particulier l’augmentation du nombre de réparateurs étiquetés. « C’est le sujet majeur aujourd’hui », a déclaré Claire LeMarchand, porte-parole de l’écosystème. En 2024, le nombre de professionnels approuvés a augmenté de 40%, atteignant 1 250 sociétés étiquetées, présentes dans 7 357 points de réparation (dont près de 3 300 sites physiques). Eh bien, mais pas assez: dans certains territoires peuplés comme « The North, Haute-Garonne et Hauts-de-Seine, il y en a encore très peu », note Ibtissam Mozher.
Le représentant du CLCV pense que les procédures doivent être « simplifiées » pour les petites entreprises qui souhaitent étiqueter. Les éco-organismes financés par les producteurs selon le principe du pollueur payant plutôt sur la formation: pendant les trois prochaines années, ils paieront 15 millions d’euros pour « soutenir la création de formation ou étendre l’offre existante », explique Claire LeMarchand. Et cela, grâce à une partie du fonds pour le bonus de réparation, jusqu’à présent largement sous-utilisé: sur les 155 millions d’allocation en 2024, seulement 19% ont été dépensés.
Un appareil encore inconnu
Il faut dire qu’en plus des rabais non toujours incitatifs et d’un réseau inégal, le bonus de réparation souffre d’un manque de notoriété. Selon Claire LeMarchand, la moitié des Français n’en avaient jamais entendu parler en décembre dernier, deux ans après son lancement. L’écosystème et les autres éco-organisations prévoient donc de lancer avant juin « une campagne d’information » ainsi qu’un « site Web » commun. Objectif: « Savoir en cliquant si un objet est éligible pour un bonus et où il peut être réparé », explique Claire LeMarchand.
La liste des produits éligibles à un bonus de réparation peut être trouvée ici, ici et ici.