Les assignations à résidence en vertu de la loi antiterroriste sont en hausse
Halim devait partir en vacances le 11 juillet. Mais alors qu’il arrivait avec sa femme et ses trois enfants pour embarquer à l’aéroport d’Orly pour la Tunisie, ce jour-là, la police aux frontières (PAF) l’a arrêté. « J’ai été emmené dans un bureau où une femme m’a informé que j’étais assigné à résidence depuis le 27 juin. »il dit le Monde.
Problème : l’arrêté lui notifiant sa mesure individuelle de contrôle administratif et de surveillance (Micas) − l’équivalent de l’assignation à résidence instaurée par la loi antiterroriste de 2017, qui a fait entrer dans le droit commun des mesures inspirées de l’état d’urgence − a été envoyé à son ancienne adresse, à Vitry-sur-Seine (Val-de-Marne), qu’il a quittée en août 2023 pour s’installer chez sa mère à Paris. Intramuros.
Il est donc en infraction depuis deux semaines sans le savoir. De toute évidence, la police l’avait oublié. « Pourtant, j’ai fait le PAF le 5 juillet, à mon retour de l’étranger, et j’ai signalé ma nouvelle adresse. Je n’ai reçu aucune notification. »explique Halim.
Le voilà donc assigné à résidence pendant trois mois à une adresse qu’il n’occupe plus, au nom des mesures destinées à assurer la sécurité des Jeux Olympiques et Paralympiques (JOP). Il comptait pourtant rester en Tunisie pendant toute la durée des Jeux et au-delà. Alors que sa femme et ses enfants s’envolent pour les vacances, Halim prend un taxi pour se rendre chez son avocat, Meet Vincent Brengarth, au centre de Paris.
« J’étais proche d’une zone rouge »
Ayant eu le temps d’expliquer sa situation, il a commandé un autre taxi pour se rendre chez sa mère, mais avant qu’il ait eu le temps de le prendre, il a été arrêté sur le trottoir, sous les yeux ébahis de son avocat, par quatre policiers en civil qui se faisaient passer pour des policiers. » contrôle « . Comme il est en infraction avec son Micas qui l’affecte à la commune de Vitry-sur-Seine, il est conduit au commissariat le plus proche où il est placé en garde à vue. Il est libéré le lendemain, non sans avoir perquisitionné, en sa présence, l’appartement de sa mère, pour confirmer qu’il y habite bien. Il bénéficie d’un classement sans suite. En attendant un document actualisé, il doit se présenter au commissariat de son ancien domicile.
Le 14 juillet, il reçoit un nouvel arrêté portant l’adresse de sa mère, dans le sud de la capitale. Il lui est interdit de quitter Paris et de pénétrer dans une dizaine de zones marquées en rouge sur les cartes figurant dans le document du ministère de l’Intérieur. Il doit se présenter au commissariat tous les jours à la même heure.
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