Vive polémique après l’arrestation de Paul Watson, fondateur de l’ONG Sea Shepherd, au Groenland
Le fondateur de « Sea Shepherd » qui s’est tant battu pour les océans que certains le qualifient d’« écoterroriste », Paul Watson, a été arrêté au Groenland, dimanche 21 juillet. Une arrestation qui a suscité un tollé.
Militant écologiste et farouche opposant à la chasse à la baleine, Paul Watson est mondialement connu pour avoir fondé l’ONG Sea Shepherd. Son arrestation, dimanche 21 juillet, au Groenland et la menace de son extradition vers le Japon, ont provoqué une vive réaction de tous les défenseurs de la nature.
Dimanche, le navire de Paul Watson et ses 25 membres d’équipage volontaires se dirigeaient vers le Pacifique Nord pour intercepter un autre baleinier japonais. Mais alors que leur navire faisait escale à Nuuk, la capitale du Groenland, pour faire le plein, une douzaine de policiers danois sont montés à bord et ont pris à bord le fondateur de Sea Shepherd.
Selon la Fondation Captain Paul Watson, l’arrestation pourrait faire partie des poursuites en cours au Japon contre l’homme de 73 ans, qui fait l’objet d’un profil Interpol.
Son accusateur est cependant revenu sur ses déclarations.
Il y a quelques années, Paul Watson avait confié à Paris Match qu’il « ne croyait pas » que le Japon souhaitait le voir jugé. « Leur accusation se fonde sur le témoignage d’un homme qui s’est depuis rétracté », avait-il expliqué. Il avait alors expliqué : « En 2011, un chalutier japonais a heurté et coulé un bateau qui n’était pas membre de notre organisation, avec laquelle nous faisions campagne. Son capitaine est monté à bord pour affronter les Japonais. Ce que je lui avais déconseillé. Il a été arrêté et emmené au Japon. »
« Là, il a passé un accord avec le procureur. En échange d’une peine avec sursis, il a dit que c’était moi qui lui avais ordonné de monter à bord. Et en 2012, à Francfort, j’ai été arrêté et assigné à résidence pendant deux mois. Mais un informateur a appelé mes avocats pour leur dire que, lors de mon contrôle quotidien au commissariat, j’allais être arrêté et envoyé au Japon. »
« Une fois arrivé là-bas, je n’aurais jamais pu sortir. J’ai choisi de fuir. Sans passeport, j’ai traversé l’Atlantique et suis arrivé au Canada, puis aux États-Unis, d’où j’ai pu rejoindre un navire de Sea Shepherd à Samoa. J’ai passé six mois caché dans des îles du Pacifique, jusqu’à ce que mon accusateur se rétracte. J’ai ensuite pu retourner aux États-Unis. » Mais le Japon ne l’a jamais retiré de sa liste rouge, « l’empêchant de voyager ».
« Un arrêt de mort »
S’il a souvent divisé les écologistes en raison de ses méthodes « hardcore » – Paul Watson a été renvoyé de Sea Shepherd, qu’il avait fondée -, le pirate reçoit depuis hier soir des soutiens du monde entier, y compris de la France, où il a trouvé refuge depuis un an. Une pétition lancée par Hugo Clément appelle Emmanuel Macron à demander aux autorités danoises de libérer Paul Watson.
« Nous sommes profondément indignés qu’un homme qui a consacré sa vie à la protection des animaux en voie de disparition soit aujourd’hui arrêté à la demande d’un Etat qui ne respecte pas la loi. Le Japon utilise la notice rouge d’Interpol, créée à l’origine pour traquer les criminels internationaux, pour réprimer un opposant. Extrader Paul Watson vers le Japon équivaudrait à une condamnation à mort pour lui. Agé de 73 ans et père de trois enfants, il croupirait en prison là-bas », peut-on lire dans la pétition, signée par 75 694 personnes en moins de 24 heures, dont Brigitte Bardot et Stéphane Bern.