Au cours de la deuxième semaine du mois de janvier, le taux d’incidence des cas d’infections respiratoires aiguës (IRA) observés dans les consultations de médecine générale a été estimé pour le département à 525 pour 100 000 habitants. La quasi-totalité de la Haute-Loire a connu un tel niveau à l’exception de l’extrême ouest, le secteur de Blesle étant un peu plus faible avec un taux d’incidence de 400 cas pour 100 000 habitants.
Parallèlement, partout en France, le taux d’incidence était de 579 cas pour 100 000 habitants. L’épidémie de grippe continue de progresser dans toutes les tranches d’âge à l’exception des patients âgés de 65 ans et plus, chez qui l’épidémie reste stable.
Depuis près de cinq ans et l’émergence du Covid, la surveillance dite « Sentinelle » a évolué. La surveillance des « syndromes grippaux » (fièvre supérieure à 39°C, apparition brutale, accompagnée de myalgies et de signes respiratoires) a été remplacée par celle des « infections respiratoires aiguës » IRA (apparition brutale de fièvre ou sensation de fièvre et de signes respiratoires). Cette surveillance est réalisée en collaboration avec Santé Publique France. Elle repose sur l’observation de patients atteints d’IRA, vus par un médecin généraliste ou un pédiatre.
Quant au secteur hospitalier, Benoît Lhoste, directeur de la clinique Bon Secours du Puy-en-Velay, a estimé en fin de semaine dernière que l’épidémie de grippe avait atteint « un plateau », compte tenu de l’accueil au CMSI. Depuis une dizaine de jours, l’activité est relativement stable au centre médical de soins immédiats (qui traite les demandes de soins non programmés). « Les affections grippales représentent actuellement 17 % de l’activité. Le traumatisme dû à l’épisode glacial de la semaine dernière a été plus problématique », constate Benoît Lhoste.
À l’hôpital pour les besoins en oxygène
Depuis le début du mois de janvier, le centre hospitalier Émile-Roux connaît également une activité accrue en raison de la grippe saisonnière. « Sur l’année, nous avons en moyenne 120 passages quotidiens aux urgences, mais nous avons dépassé à plusieurs reprises les 150 patients en une journée et chaque jour nous sommes une dizaine au-dessus de la moyenne », indique le Dr Julien Allirand, chef des urgences. département et Samu. Les gens se rendent à l’hôpital pour des maladies respiratoires plus ou moins graves. Les tests de laboratoire reviennent positifs à plus de 20 % pour la grippe, plus que pour la bronchiolite de l’enfant ou le Covid. « Nous avons beaucoup de personnes d’un certain âge qui ont besoin d’oxygène. Les plus de 65 ans sont ceux qui sont hospitalisés, le plus souvent pour des problèmes respiratoires. Nous avons eu quelques cas de myocardites», poursuit le chef de service qui parle également de «fortes tensions» sur les lits de l’hôpital du Puy-en-Velay depuis une quinzaine de jours. Les hospitalisations peuvent durer jusqu’à 6 ou 7 jours ; par conséquent, ces « tensions » devraient encore s’intensifier d’ici la fin janvier.
Pour le Dr Allirand, cette grippe saisonnière ne doit pas être considérée comme beaucoup plus grave qu’à l’habitude. « Chaque année, dit-il, on l’oublie parfois, mais la grippe provoque des hospitalisations, des complications cardiaques et neurologiques et de nombreux décès, y compris chez des jeunes qui n’ont a priori aucun problème de santé. Le meilleur moyen est de se faire vacciner quel que soit l’âge. La plupart des personnes hospitalisées ne sont pas vaccinées.
Selon le praticien, la Haute-Loire aurait dû atteindre le pic épidémique ou serait sur le point de l’atteindre. La grippe durera jusqu’en mars, il est donc toujours temps de se faire vacciner. Cette année, nous serions très proches des souches utilisées pour le vaccin. Autrement dit, pour le Dr Allirand « l’efficacité est plutôt bonne ».
Philippe SUC