Le Comte de Monte-Cristo : la fin du film est-elle la même que celle du roman ? – Actualité Cinéma
En salles depuis le 28 juin, « Le Comte de Monte-Cristo » vient de franchir la barre des 3 millions de spectateurs et les ventes du roman d’Alexandre Dumas s’envolent. Mais la fin du film avec Pierre Niney est-elle la même que celle du livre ?
Le Comte de Monte-Cristo de Mathieu Delaporte et Alexandre de la Patellière poursuit son ascension avec déjà plus de 3 millions de spectateurs et une note moyenne de 4,5 sur AlloCiné, ce qui en fait le film français le mieux noté du site.
Mené par Pierre Niney, le long métrage adapté de l’oeuvre littéraire d’Alexandre Dumas père suit Edmond Dantès, un jeune marin victime d’un complot. Arrêté le jour de son mariage pour un crime qu’il n’a pas commis, il est envoyé en détention au château d’If. Au bout de quatorze ans, il parvient à s’évader. Devenu immensément riche, il revient sous l’identité du comte de Monte-Cristo pour se venger des trois hommes qui l’ont trahi.
Ce roman culte de la littérature française a été adapté une trentaine de fois à la télévision et au cinéma, en France mais aussi aux États-Unis et en Italie. Mais pour cette nouvelle version, Mathieu Delaporte et Alexandre de la Patellière – également scénaristes du long-métrage – ont choisi de modifier la fin du roman pour leur adaptation.
Quelles sont les principales différences ?
Attention, la suite de cet article contient des spoilers sur le film Le Comte de Monte Cristo.
Comme il s’agit d’une adaptation d’un roman de plus de 1200 pages en un seul film de 3 heures, les scénaristes et réalisateurs ont dû faire des choix et supprimer certains passages du livre.
Interviewé par AlloCiné, Sylvain Ledda, professeur de littérature française à l’Université de Rouen-Normandie et spécialiste du romantisme et d’Alexandre Dumas, nous éclaire : « Il y a effectivement un certain nombre de différences. Les critiques un peu grincheuses les ont soulignées, mais c’est une erreur intellectuelle et esthétique, car une adaptation, comme son nom l’indique, adapte une autre œuvre et fait des choix.
La fidélité n’est pas un critère indispensable. L’idée de fidélité est complètement étrangère à Alexandre Dumas lui-même lorsqu’il adapte Fiesque de Schiller ou Hamlet de Shakespeare. Lorsqu’il s’adapte, il se transforme.«
Une grande différence entre la fin du roman et celle du film
L’une des plus grandes différences entre le roman de Dumas et le film produit par Dimitri Rassam est la fin. Dans l’œuvre littéraire, Fernand de Morcerf – incarné à l’écran par Bastien Bouillon – se suicide après avoir été humilié par Haydée (Anamaria Vartolomei) et Mercédès (Anaïs Demoustier) s’exile avec son fils Albert (Vassili Schneider). Edmond Dantès retourne en Orient avec Haydée, dont il tombe amoureux.
Dans le long métrage, Edmond épargne pourtant Fernand et organise la fuite de Haydée avec le jeune Albert. Blessé au combat, Dantès écrit une dernière lettre à Mercédès et prend son bateau. Le héros a accompli sa vengeance et les deux jeunes amants peuvent vivre leur amour en paix et au grand jour.
Une fin plus sombre pour le roman
Sylvain Ledda revient sur cette fin différente : « À la fin du roman, il n’y a plus aucun lien entre Haydée et le jeune Albert de Morcef. Haydée part avec Dantès sur le bateau.
Dans le film, ils voulaient réparer la blessure, alors ils l’ont traité comme un mélodrame joyeux, pourquoi pas, mais la réalité du roman est beaucoup plus sombre et finalement plus trompeuse, car il accomplit sa vengeance, mais il ne l’accomplit pas complètement… Il se rend compte que sa vengeance a une limite et qu’au-delà de celle-ci on tombe dans le mal. Donc les lecteurs qui ont vu le film seront surpriss. »
Depuis la sortie du film le 28 juin, les ventes du roman d’Alexandre Dumas ont grimpé en flèche, incitant l’éditeur Folio à réimprimer le livre trois fois en deux mois.