Le sens de la célébration n’inverse pas toujours celui des priorités. Cette semaine aurait dû être belle et légère pour la Section Paloise. Déjà qualifiée pour les huitièmes de finale de la Challenge Cup, elle a l’occasion de dégager la voie et la vue d’une potentielle épopée européenne. Mieux encore, elle a placé mercredi trois de ses jeunes promesses dans la liste des 42 Bleus qui prépareront le prochain Tournoi des 6 Nations.
C’est là que s’est opérée la transition vers des jours plus sombres et plus lourds. Parce que d’après l’annonce…
Le sens de la célébration n’inverse pas toujours celui des priorités. Cette semaine aurait dû être belle et légère pour la Section Paloise. Déjà qualifiée pour les huitièmes de finale de la Challenge Cup, elle a l’occasion de dégager la voie et la vue d’une potentielle épopée européenne. Mieux encore, elle a placé mercredi trois de ses jeunes promesses dans la liste des 42 Bleus qui prépareront le prochain Tournoi des 6 Nations.
C’est là que s’est opérée la transition vers des jours plus sombres et plus lourds. Car dès l’annonce de la FFR, le retour d’Hugo Auradou avec le XV de France a suscité des avis et des débats houleux. Les légistes diront que le 2e ligne palois et Oscar Jegou, également rappelés, ont bénéficié d’un non-lieu après avoir été accusés de viol aggravé lors de la dernière tournée estivale de la sélection française en Argentine. C’est la ligne de la Fédération française de rugby.
Climat lourd
Quant aux moralistes, ils argumenteront que ces retours sous le maillot du coq arrivent un peu vite, alors que la plaignante a déposé un recours qui sera examiné les 10 et 11 février. Plus radicaux, d’autres plaident pour une privation plus ou moins longue de rencontres internationales pour les deux hommes. Un sujet clivant et brûlant, sur lequel la Section Paloise s’est peu exprimée – les acteurs concernés pas du tout -, laissant la justice travailler.
En revanche, le club béarnais a réagi rapidement et fermement pour dénoncer le contrôle positif à la cocaïne de Reece Hewat, dans un communiqué diffusé mercredi en fin de journée. Qu’on la trouve inquiétante, triste, scandaleuse ou un peu des trois, l’affaire a vraiment plombé l’ambiance.
Et le rugby dans tout ça ? Parce qu’il serait injuste de ne pas souligner le beau parcours européen d’une jeunesse paloise bien câblée et intelligemment encadrée par quelques joueurs majeurs venus prêter main forte en fonction du temps de jeu et des blessures, rappelons les enjeux de ce dernier. rendez-vous continental de janvier. « Nous allons d’abord rechercher la victoire, puis gagner avec la plus grande marge possible, en pensant éventuellement au bonus offensif », explique Guram Papidze.
Si les Vert et Blanc, vêtus de jaune et de rouge pour l’occasion, suivent le chemin tracé par leur pilier droit, ils recevront leur huitième de finale et même un éventuel quart au Hameau. Pour performer et parce qu’ils n’étaient pas autorisés à s’exprimer sur les sujets non sportifs de la semaine, les Palois les ont dissimulés.
Pour le plaisir, à la folie
« Ce sera une belle fête (au Hameau, ce samedi, NDLR). Je suis très content de la préparation, de l’investissement et de l’énergie des joueurs dans une semaine d’entraînement très courte. Tout le monde est bien structuré et organisé», assure Brandon Fajardo, entraîneur-chef dès que la Challenge Cup pointe le bout de son nez et son format baroque.
« Nous avons bâti sur les trois premiers matchs. Là, chez nous, on a vraiment envie de confirmer notre travail, tout ce qu’on a mis en place», explique Fabien Brau-Boirie. S’il a basé la semaine sur le thème du cheval de Troie – « être très direct, entrer dans ses espaces en étant préparés et synchronisés, alors quand nous y sommes, nous nous battons avec une énorme agressivité » – Fajardo aimerait que ses joueurs lâchent les rênes : « Nous étaient trop académiques dimanche dernier à Newport. Ce n’est pas bon. Au rugby, il faut avoir un peu de folie, d’électricité.»
L’ancien ouvreur précise : « Paradoxalement, les jeunes étaient les plus timides. J’avais un message clair avec eux : je veux qu’ils se préparent pour un match très excitant, dans la phase finale, parce que nous l’avons construit comme ça. Sur le terrain, les Ospreys, composés presque exclusivement de joueurs gallois (8 sur 45 ne le sont pas), ressembleront aux Dragons, battus le week-end dernier. Les internationaux du Leek XV Edwards, Hardy et Morgan seront là pour guider un groupe remanié.
Pour Pau, le sens de la fête sera le même que celui des priorités : « Il faut que les gars s’amusent », réclame Brandon Fajardo. Le rugby est un jeu, c’est beau, il faut en profiter. Il y a des semaines où on serait tenté d’en douter…