Après le couronnement de l’Espagne, un tag et une banderole contre les « traîtres » Merino et Oyarzabal au Pays Basque
Auteur du but victorieux en finale de l’Euro 2024 face à l’Angleterre (2-1), l’Espagnol Mikel Oyarzabal a été victime d’un tag insultant dans la ville natale de sa mère. L’attaquant et le milieu de terrain Mikel Merino sont considérés comme des traîtres ayant choisi de jouer pour la Roja plutôt que pour la sélection du Pays basque.
Au lendemain de la victoire de l’Espagne à l’Euro 2024, on pouvait imaginer que les joueurs de la Roja feraient l’unanimité auprès de leurs compatriotes. C’était sans compter sur les irréductibles basques et indépendantistes. Avant même leur retour sur le sol espagnol, où de grandes célébrations sont prévues ce lundi à Madrid, Mikel Oyarzabal et Mikel Merino ont pu observer leur cote d’aversion chez certains Basques.
Dans la nuit de dimanche à lundi, après le but victorieux inscrit par l’attaquant de la Real Sociedad, une banderole insultante et des graffitis ont été réalisés dans la ville d’Elorrio, ville natale de sa mère, selon des informations de plusieurs médias locaux.
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Un tag « traîtres », une croix gammée barrée et un message indépendantiste
Si en Catalogne on a pris l’habitude de célébrer les succès de la Roja, surtout lorsque des joueurs barcelonais en sont à l’origine comme Lamine Yamal ou Dani Olmo, ce n’est clairement pas le cas partout au Pays basque.
Le graffiti, composé simplement des noms « Merino » et « Oyarzabal », est accompagné du mot « traîtres » et d’une croix gammée barrée, comme pour signifier que les deux internationaux jouent pour une équipe qui représente un régime autoritaire.
Sur la banderole déployée au dessus de ce tag, on peut lire la phrase entourée d’un drapeau basque et d’un drapeau espagnol barré : « Non à l’assimilation de l’équipe espagnole. »
Les séparatistes ne reconnaissent pas La Roja
Formé dans le club de sa ville natale, Eibar, mais lancé chez les professionnels à la Real Sociedad, Mikel Oyarzabal y a effectué toute sa carrière depuis 2015.
Formé à Osasuna, Mikel Merino a voyagé en Allemagne et en Angleterre avant de rejoindre le club basque en 2018. Mais les deux héros locaux n’ont pas échappé à la polémique après la victoire de l’Espagne à l’Euro.
Le leader du parti indépendantiste Euskal Herria Bildu, Arnaldo Otegi, a même déclaré qu’il ne célébrerait jamais une victoire de la Roja. « Ce n’est pas mon équipe, ce n’est pas mon roi et ce n’est pas mon hymne », s’est-il justifié dans des propos relayés par le journal Marca.
Plutôt que de soutenir l’équipe nationale, ce partisan indépendantiste a regretté de voir le gouvernement central refuser au Pays basque d’avoir sa propre sélection et de ne pas pouvoir l’inscrire aux compétitions officielles. En attendant, c’est la Roja qui a écrit l’histoire du football européen ce dimanche en devenant la première équipe à remporter quatre titres à l’Euro. Le tout avec cinq joueurs de la Real Sociedad et trois de Bilbao dans l’effectif du sélectionneur Luis de la Fuente.