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Sur les réseaux sociaux, le profil insaisissable du tireur alimente les théories du complot

Le site de la tentative d'assassinat de Donald Trump à Butler, en Pennsylvanie, bouclé par la police pour l'enquête, le 15 juillet 2024.

Une fausse attaque, avec une oreille en plastique et du faux sang. Une attaque sous fausse bannière, en réalité commandée par le Mossad israélien. Un tireur qui est soi-disant un agent de l’armée israélienne. État profondL’« État profond », acquis aux démocrates, possiblement programmé par le programme MK-Ultra de la CIA… Depuis samedi 13 juillet et l’attentat contre Donald Trump lors d’un meeting à Butler (Pennsylvanie) qui a fait un mort, deux blessés graves, et blessé l’ancien président républicain à l’oreille, des dizaines de théories du complot ont émergé. Qu’elles aient pour objet les motivations ou le profil de l’auteur des tirs, Thomas Matthew Crooks, 20 ans, abattu par les services secrets peu après avoir ouvert le feu.

Jusqu’ici, rien d’extraordinaire : après chaque fusillade ou attentat aux Etats-Unis, des théories du complot plus ou moins fantaisistes et contradictoires apparaissent en ligne. Ce fut le cas après la fusillade de Sandy Hooks en 2012, au cours de laquelle vingt enfants avaient été tués : le conspirationniste américain Alex Jones a affirmé pendant des années sans aucune preuve que cela n’avait jamais eu lieu – il a depuis été condamné à payer près d’un milliard de dollars de dommages et intérêts après les plaintes des familles des victimes. Ce fut également le cas pour la fusillade de Las Vegas en 2017, qui avait fait 58 morts et près de 500 blessés après qu’un homme avait ouvert le feu sur un festival de musique depuis sa chambre d’hôtel.

La force des théories du complot avait alors poussé certaines plateformes à modifier leurs règles d’affichage, pour privilégier les contenus issus de sources considérées comme fiables. YouTube, notamment, avait drastiquement modifié le fonctionnement de sa rubrique « actualités ». Ce week-end et lundi, le site de vidéos a ainsi relégué les vidéos les plus folles très bas dans ses résultats de recherche.

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Des théories de droite et de gauche

À l’inverse, sur X comme sur Facebook, les recherches les plus basiques font remonter des messages affirmant faussement que Donald Trump est entre la vie et la mort, ou que Thomas Matthew Crooks était un militant d’extrême gauche, ce dont il n’existe aucune preuve à ce stade. Des photos de plusieurs hommes faussement présentés comme Thomas Matthew Crook continuent d’être largement diffusées et partagées sur les deux réseaux sociaux, ainsi que sur Telegram, où la modération est quasi inexistante. Plusieurs images sciemment modifiées à des fins partisanes – dont une photo montrant des agents du Secret Service, l’agence chargée de protéger les chefs d’État et les personnalités, souriant juste après l’attentat – circulent encore largement.

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Gérard Truchon

An experienced journalist in internal and global political affairs, she tackles political issues from all sides
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