Yamal et l’Espagne au top, Mbappé et les Bleus fatigués… Les tops et les flops de l’Euro 2024
L’émergence de nouveaux talents, une Allemagne ressuscitée à domicile mais aussi la concurrence manquée par Mbappé et les tenants du titre italiens… découvrez ce qui a retenu l’attention de la rédaction sportive du Figaro pendant l’Euro 2024.
HAUTS
Le duo Williams-Yamal, la jeunesse espagnole au pouvoir
Deux ailiers virevoltants. Capables de faire la différence dans les situations de un contre un. Et d’apporter de la verticalité. Avec Nico Williams (22 ans), à gauche, et Lamine Yamal (17 ans), à droite, l’Espagne s’est légèrement transformée, ou plutôt, elle s’est adaptée (un peu). Elle n’a pas abandonné son fameux jeu de possession, pour ne pas dire positionnel. Mais elle a élargi son panel. Un choix judicieux. En effet, l’attaquant de l’Athletic Club et la pépite du FC Barcelone ont fait la différence en phase à élimination directe ; le premier avec un but et une passe décisive en huitième de finale contre la Géorgie (4-1), le second avec un but aussi sublime que décisif contre la France en demi-finales (2-1) et deux passes décisives. Cela s’est encore vérifié en finale puisque Lamine Yamal a délivré la passe décisive pour… Nico Williams. Si la Roja a soulevé le trophée, c’est en grande partie grâce à eux.
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Nagelsmann redonne confiance à l’Allemagne
Personnage connu pour être austère et froid comme un Berlinois, Julian Nagelsmann a fait craquer son armure après la cruelle défaite de l’Allemagne en quart de finale contre l’Espagne (1-2, a.p.). Et pour cause, le sélectionneur allemand y croyait déjà Balades d’été 2.0, Ce récit estival de la Coupe du monde 2006 que le pays rêvait de revivre 18 ans plus tard. Et c’est tout un pays qui a repris confiance dans son sillage, avec une Nationalmannshaft d’abord enthousiasmante puis pragmatique, mais surtout revenue sur le devant de la scène. Interrogé sur quelques choix isolés, l’ancien coach du Bayern, lui-même très jeune (36 ans) a su redonner confiance à un groupe rajeuni, composé d’individualités brillantes (Musiala, Wirtz) et de bon matériel pour l’avenir.
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Le « roi » George Mikautadze porte la Géorgie
La Géorgie était l’outsider de cet Euro 2024. Mais le talent de Georges Mikautadze – et, bien sûr, celui de Khvicha Kvaratskhelia – lui a permis d’exister. L’avant-centre du FC Metz, sur le point de signer à l’AS Monaco, a marqué de son empreinte la compétition en inscrivant trois buts, dont deux sur penalty, et en délivrant une passe décisive lors de la phase de poules. Si les Rouge et Blanc de Willy Sagnol ont écrit la plus belle page de leur histoire footballistique, en se qualifiant pour la première fois pour les huitièmes de finale d’un tournoi majeur, c’est en grande partie grâce à ses performances. Peut-être un tournant pour l’attaquant de 23 ans !
Cody Gakpo retrouve ses couleurs
Eclipsé par la fin de tournoi tonitruante de Xavi Simons, buteur brillant contre l’Angleterre en demi-finale (1-2), Cody Gakpo a été l’autre grand homme de la campagne néerlandaise. Le phare dans la pénombre d’une attaque longtemps amorphe, même, entre le manque de forme de Memphis Depay et les mauvais choix de Donyell Malen et Simons, au départ. Danger constant de son côté gauche, il a fait mal en recadrant à chaque fois du pied droit, frappant à trois reprises dans son style caractéristique et délivrant une passe décisive. De quoi confirmer son efficacité dans les grands tournois (déjà trois buts au Mondial 2022) mais aussi se rassurer après une saison compliquée à Liverpool, où il n’a pas encore totalement trouvé sa place.
Le talent d’Arda Güler
Après une saison aussi prometteuse que frustrante – en raison de blessures – avec le Real Madrid, Arda Güler était attendu au tournant à l’Euro 2024. Et le milieu offensif turc n’a pas déçu. Bien au contraire. Dès son premier match, il a inscrit l’un des plus beaux buts de la compétition, d’une frappe lointaine du pied gauche qui a permis à la Turquie de s’imposer face à la Géorgie (3-1). Le gaucher a également montré toutes ses qualités dans la passe finale en offrant deux buts lors de la phase à élimination directe, d’abord contre l’Autriche (1-2) sur corner en huitième de finale, puis contre les Pays-Bas (2-1), d’un centre du pied droit (!), en quart de finale. Une belle compétition pour ce jeune joueur (19 ans). Qui a pris rendez-vous avec l’avenir.
Les flops
Mbappé-Griezmann, les leaders minimes
« J’avais l’ambition d’être champion d’Europe et de faire un bon Euro, je n’ai fait ni l’un ni l’autre.» Après l’élimination face à l’Espagne, Kylian Mbappé a fait son autocritique après un Euro raté dans les grandes manières. Gêné par son masque et donc par sa blessure contractée contre l’Autriche lors du match d’ouverture, le capitaine des Bleus n’est jamais rentré dans son tournoi, entre mauvais choix et inefficacité (un petit but, sur penalty). Insuffisant pour ramener son équipe sur le toit de l’Europe, 24 ans plus tard. Antoine Griezmann, lui, est passé tout près du titre continental en 2016, mais il en a été tout aussi loin en Allemagne, où ses performances ont souffert de la comparaison avec ses dernières compétitions en Bleu. Apparaissant émoussé et parfois perdu sur le terrain, l’autre meneur de la sélection a même été écarté du onze à deux reprises. Un constat qui en dit long quand on connaît son statut et sa relation avec Didier Deschamps.
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L’Italie n’a rien montré
L’Italie, tenante du titre, ne faisait pas partie des favorites de cet Euro 2024. Mais on attendait tout de même mieux. Après une phase de poules compliquée, avec une victoire étriquée contre l’Albanie (2-1), une défaite méritée contre l’Espagne (1-0) et un nul arraché dans les (tout) derniers instants contre la Croatie (1-1), la Nazionale a été logiquement éliminée par la Suisse en huitièmes de finale (2-0), au terme d’un match très décevant en termes de production de jeu. Une élimination finalement peu surprenante au vu de ce qu’ont montré Luciano Spalletti et ses hommes… Et inquiétante pour la suite.
La Croatie au bout du chemin
Le crépuscule d’une génération. Crucifiée par une inspiration de l’Italien Mattia Zaccagni sur le gong (1-1), la Croatie a finalement été éliminée dès le premier tour de l’Euro. Et logiquement. Placées dans le « groupe de la mort », les Vatreni n’ont jamais été inspirées, notamment en ouverture, où elles ont été balayées en une mi-temps par l’Espagne (3-0). En grande difficulté face à l’Albanie (2-2) puis face à l’Italie, la bande de Luka Modric accuse désormais son âge, emmenée par son capitaine (38 ans). Grande nation européenne de la dernière décennie, certes toujours plus à l’aise au Mondial (finale en 2018, demi-finale en 2022) qu’à l’Euro (8e en 2016 et 2021), la sélection croate va devoir se réinventer.
Cela ne fonctionne toujours pas pour Harry Kane
Le « Prince » Harry devient Harry le Maudit. Malgré 406 buts inscrits dans sa carrière, l’attaquant du Bayern Munich n’a toujours pas remporté le moindre trophée. Nouvel échec avec cette finale perdue face à l’Angleterre. Le capitaine, sorti en toute fin de match lors de la demi-finale, a même été sacrifié après une heure de jeu par Harry Southgate. Mais ça ne marche toujours pas pour l’ancien joueur de Tottenham, déjà défait en finale de l’Euro il y a trois ans. Une malédiction ?