Les inscriptions en formation s’effondrent après le resserrement de la vis par le gouvernement
Selon la Dares, 1 335 900 formations ont été suivies dans le cadre de ce dispositif en 2023, soit 500 000 de moins que l’année précédente. Certains secteurs semblent en souffrir.
Le compte personnel de formation est en difficulté. Selon la Dares, 1 335 900 formations ont été suivies dans le cadre du dispositif en 2023. C’est 500 000 de moins que l’année précédente. Ce recul de près de 30 % des demandes est imputable aux mesures réglementaires prises par l’administration durant l’été 2022, notamment le renforcement de la sécurité pour l’inscription aux formations sur France Connect+. Le serrage de vis, censé endiguer la fraude au compte de formation, a visiblement porté un coup à la dynamique du dispositif.
L’autre signal inquiétant de ce bilan 2023 est l’évolution des bénéficiaires du dispositif. Alors que la dématérialisation du CFP était censée favoriser sa démocratisation, les moins qualifiés (notamment ceux qui n’ont pas le bac) se font de plus en plus rares parmi les bénéficiaires. Leur taux d’accès à la formation a diminué de 38 %, contre 23 % pour les autres. Et l’instauration d’un reste à charge de 100 euros, applicable depuis le 1er mai – sauf pour les chômeurs – ne devrait pas améliorer les choses. Une formation sur dix reste partiellement à la charge du bénéficiaire, lorsque les droits ne suffisent pas à couvrir le coût de la formation. C’est plus qu’en 2022 et 2021. La Dares y voit l’effet retardé de « l’augmentation des droits à la formation »l’introduction de mesures réglementaires, notamment l’interdiction de la prospection commerciale non sollicitée« .
La demande pour certaines formations chute
Il n’en demeure pas moins que certaines formations, longtemps prisées, sont aujourd’hui boudées par les usagers : les formations relatives à la création d’entreprise, à la bureautique et aux langues ont enregistré des taux de fréquentation en baisse de 40 % en moyenne, contrairement aux transports, qui restent la branche de formation la plus prisée. La préparation au permis de conduire de catégorie B reste la reine des formations, pour la troisième année consécutive.
Les demandes de permis moto, qui ont explosé l’an dernier, devraient diminuer au cours de l’année 2024. Entre janvier et mai, près de 122 000 formations au permis moto ont été financées via le CPF pour un montant de plus de 138 millions d’euros, selon Le ParisienPresque autant que pour le permis B et trop aux yeux du gouvernement, qui a finalement décidé de restreindre la générosité du CPF en la matière : ceux qui ont déjà un permis B voiture ne pourront plus utiliser leur CPF pour financer un permis moto, voiturette de golf ou remorque, et inversement. Un nouveau frein en perspective pour le système.