En Russie, Poutine augmente les impôts pour financer son « opération militaire spéciale »
En Russie, les dépenses publiques ont dépassé les recettes de plusieurs dizaines de milliards d’euros depuis le début de l’offensive en Ukraine en février 2022. Le déficit fédéral a atteint 0,5% du PIB au cours des six premiers mois de 2024, selon le ministère des Finances, et prévoit un déficit de 1,1% cette année, un niveau encore bien inférieur à celui de la plupart des grandes économies mondiales.
Pour tenter de compenser ce déséquilibre, l’Etat russe va introduire de nouveaux seuils d’imposition pour les revenus les plus élevés (à 18, 20 et 22%) et augmenter l’impôt sur les sociétés (de 20 à 25%). « Ces changements visent à établir un système fiscal juste et équilibré », a récemment justifié le ministre des Finances Anton Silouanov.
Inflation très élevée
Signe que les autorités veulent se montrer prudentes pour ne pas affecter le niveau de vie de la majorité de la population, déjà affectée par une inflation actuellement à 8,6%, seuls « 3 à 4″% des Russes et des entreprises sont concernés par ces hausses d’impôts, a précisé M. Silouanov. Pour le reste de la population, le taux d’imposition restera à 13%, comme c’est le cas depuis 2001.
Officiellement, les recettes de ces hausses d’impôts – environ 27 milliards d’euros supplémentaires budgétisés pour 2025 – doivent servir à financer une série de « projets nationaux », des programmes pluriannuels annoncés en début d’année par Vladimir Poutine et qui concernent principalement les dépenses sociales.
Mais en réalité, il s’agit surtout de financer l’effort de guerre en Ukraine, après plus de deux ans d’un conflit coûteux économiquement et humainement. Le budget militaire russe a explosé de près de 70% en 2024 et représentera 6,7% du PIB cette année, a révélé Vladimir Poutine mi-mai.