Emmanuel Macron temporise, les forces politiques l’exhortent – ​​Libération

Sous pression entre la gauche d’un côté et les partisans d’une coalition hors LFI de l’autre, le président, qui a tenté de reprendre la main avec sa lettre publiée mercredi, irrite jusque dans son propre camp.

Donner du temps au temps… Chérie par Emmanuel Macron, la formule Mitterrand colle aux chaussures du président de la République, plus encore depuis la défaite de son camp aux législatives. Voilà le « maître des horloges » mis sous pression, d’un côté par la gauche réclamant Matignon, gonflée par son arrivée en tête du scrutin ; de l’autre par la droite et les pontes du bloc central, comme Gérald Darmanin ou Edouard Philippe, partisans d’une coalition alternative au Nouveau Front populaire. Pris dans la seringue, le chef de l’Etat temporise. Dans sa lettre aux Français relayée mercredi par la presse régionale, il donne du temps aux forces politiques de la République. « construction (de) compromis ». « Personne n’a gagné » aux élections législatives, il se limite à répéter, prônant en réponse une « grand rassemblement » de la « les forces politiques se reconnaissant dans les institutions républicaines, l’État de droit, le parlementarisme » ou l’Europe. Les atermoiements du locataire de l’Elysée font sourciller, y compris chez ses alliés. Le chef du Modem, François Bayrou, l’a encouragé ce jeudi 11 juillet sur TF1 à « revenir à ce qui est la logique de nos institutions. » Ou, selon le maire de Pau, la nomination d’un Premier ministre qui se chargerait de constituer sa propre équipe de coalition, capable de surmonter une opposition motivée.