« Emmanuel Macron a voulu construire un parti unique et centralisé, et nous en payons le prix aujourd’hui »
ENTRETIEN – Pour l’ancien président de la commission des Affaires étrangères de l’Assemblée nationale, ancien député et eurodéputé MoDem, le risque d’une victoire du RN à la prochaine présidentielle est loin d’être écarté après le second tour des législatives. Face au danger que représentent ce parti et LFI, la droite républicaine doit rompre avec son antimacronisme et les socialistes avec l’union de la gauche, plaide-t-il.
LE FIGARO. – Le bloc central, paru en 2017, Le sort fragilisé des élections législatives anticipées malgré un retour en force aux élections d’entre-deux-tours. Dans un livre paru en 2019, l’historien français Pierre Serna insistait sur le caractère éphémère du centre depuis la Révolution. Le centre est-il voué à disparaître à intervalles réguliers ? ?
Jean-Louis BOURLANGES. – Ce que l’on appelle le centre renvoie à deux choses bien différentes : une formation politique, traditionnellement libérale ou démocrate-chrétienne, le plus souvent de taille modeste et inapte à constituer à elle seule une majorité parlementaire, ou, ce qui est très différent, une formule d’alliance que l’on appelait autrefois « concentration républicaine », associant au sein d’une même majorité gouvernementale des centristes et des modérés de droite et de gauche. Ce type d’alliance a historiquement permis d’échapper à l’affrontement droite-gauche et de créer des majorités de redressement national, comme en 1926 avec…