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Fenway Sports Group est un poids lourd dans la gestion de clubs et d’athlètes. Dirigé par son fondateur John Henry, 600e personne la plus riche de la planète, FSG compte parmi ses actionnaires LeBron James, la mégastar américaine du basket-ball. Il possède également la franchise de baseball des Boston Red Sox, la franchise NHL des Pittsburgh Penguins, le Liverpool FC depuis 2010 et l’écurie de course automobile Nascar Roush Fenway Racing.
Aujourd’hui, le groupe, pour diverses raisons que nous verrons, se lance dans l’acquisition de clubs de football pour constituer un timeshare d’équipes et profiter des avantages que cela offre.
Une forte volonté du Fenway Sports Group
Dans l’excellent article de The Athletic à lire ici, nous apprenons que Mike Gordon, président de Fenway Sports Group, a envoyé un e-mail au personnel de Liverpool en mars 2024 pour avertir que le groupe prendrait des mesures pour acheter un autre club de football.Pour rester compétitifs, nous devons trouver tous les moyens possibles pour progresser.« , il a écrit.
La nomination cette année de Michael Edwards, l’homme qui a bâti le Liverpool moderne de Jürgen Klopp, à la tête du football du FSG marque le début de cette stratégie de construction d’une galaxie de clubs de football. Elle répond également aux souhaits des propriétaires du FSG.
Ainsi, dans cet email révélé par The Athletic, Mike Gordon poursuit : « À cette fin, Michael (Edwards) utilisera tous les outils à sa disposition et a déjà identifié l’acquisition d’un autre club comme un canal qui contribuera à renforcer nos opérations globales et à stimuler nos ambitions compétitives..” Puis il ajoute pour rassurer le staff du club anglais : «Cela n’enlève rien à l’attention, à l’attention, au soin et, surtout, à l’investissement que nous accordons à Liverpool. En fait, nous le voyons comme une voie qui nous aidera à renforcer notre club pour l’avenir..”
Le club principal, le fleuron du groupe est rassuré, et la prospection a pu débuter. Nous vous invitons à écouter la présentation de Michael Edwards par David Gluzman dans un podcast de 3 minutes en cliquant ici.
FSG souhaite donc développer le timeshare pour s’aligner sur d’autres groupes de Premier League comme Football City Group, Tony Bloom avec Brighton ou encore BlueCo de Todd Boehly avec Chelsea. Pour FSG, il s’agit de rester compétitif face à ses rivaux de Premier League. C’est ainsi que cela est présenté à Liverpool.
Pour y parvenir, Michael Edwards a structuré FSG en nommant Julian Ward au poste de directeur technique. Il est également un ancien joueur des Reds. Il a été le directeur sportif de Liverpool. Ward a la présidence de la direction des opérations football dans tous les clubs rachetés par FSG.
Pedro Marques a également été nommé directeur du développement du football. Il a déjà travaillé dans une structure multi-clubs, notamment au City Football Group, et également à Benfica en tant que directeur technique.
Les avantages pour Liverpool d’avoir une galaxie de clubs autour de lui
Les avantages sont nombreux pour les clubs anglais, car depuis le Brexit en 2021 les clubs outre-Manche ne peuvent plus recruter de joueurs de moins de 18 ans à l’étranger. Ainsi, «Posséder un club dans un pays qui est encore membre de l’Union européenne peut aider à contourner ces règles, car les joueurs peuvent y être basés jusqu’à ce qu’ils atteignent l’âge adulte.”, écrit The Athletic.
Quant aux joueurs plus âgés, le fait d’être placé dans un autre club peut renforcer les critères de qualification pour le recrutement en Angleterre. Aujourd’hui, il existe un système de points pour recruter un joueur de l’étranger qui permet de lui accorder ou non un permis de travail.
Enfin, avoir un club en Europe permet à Liverpool de réaliser des échanges de joueurs sous forme de prêts et de développer les talents de Liverpool dans les clubs sponsors situés dans un championnat compétitif. La Ligue 2 par exemple. En effet, cela permet au club parent d’avoir plus de contrôle sur le temps de jeu des joueurs prêtés, et d’établir un système de jeu identique d’un club à l’autre, tout en partageant les meilleures pratiques en termes d’analyse et de recrutement.
Quand on lisait dans le quotidien L’Équipe hier « qu’officiellement, l’intention de Fenway, en cas de rachat des Girondins, serait de séparer la gestion du club bordelais de celle de Liverpooll”, on peut avoir un doute. Dans la mesure où les avantages que nous venons d’énumérer sont nombreux pour le club anglais dans cette opération.
Quant aux Girondins de Bordeaux, le club n’est, semble-t-il, plus en position de faire la fine bouche à court terme, et son avenir est de toute façon entre les mains de l’homme d’affaires Gérard Lopez. L’arrivée de ce mastodonte du sport et du football pourrait apporter des éléments positifs mais aussi ses limites. Ce sera l’objet d’un autre article plus détaillé.
PN
Court podcast à écouter :
