Des experts de l’ONU dénoncent une « campagne intentionnelle de famine »
« Nous déclarons que la campagne intentionnelle et ciblée d’Israël visant à affamer le peuple palestinien est une forme de violence génocidaire et a entraîné une famine dans toute la bande de Gaza », ont déclaré mardi dix experts indépendants de l’ONU dans un communiqué.
Selon ces experts, nommés par le Conseil des droits de l’homme de l’ONU mais qui ne s’expriment pas au nom de l’organisation, « trente-quatre Palestiniens sont morts de malnutrition depuis le 7 octobre, en majorité des enfants ».
L’ONU n’a pas officiellement déclaré de famine dans la bande de Gaza. Mais des experts, dont le rapporteur spécial de l’ONU sur le droit à l’alimentation, Michael Fakhri, affirment qu’il n’y a « aucun doute » que la famine s’est propagée du nord de Gaza vers le centre et le sud du territoire.
Frais contestés
La mission israélienne auprès de l’ONU à Genève a vivement contesté ces déclarations, accusant « M. Fakhri et de nombreux soi-disant experts qui ont rejoint sa déclaration » d’être « habitués à la fois à la désinformation et au soutien à la propagande du Hamas ».
Les experts ont souligné que trois enfants étaient récemment morts « de malnutrition et de manque d’accès à des soins de santé adéquats » dans le centre et le sud de la bande de Gaza. De jeunes victimes de la famine qui s’ajoutent à celles précédemment enregistrées dans le nord du territoire.
« Prévenir ces décès »
« La mort d’un bébé de deux mois et de Yazan Al Kafarneh, 10 ans, le 24 février et le 4 mars respectivement, confirment que la famine a frappé le nord de Gaza », ont-ils déclaré. « Le monde aurait dû intervenir plus tôt pour mettre fin à la campagne génocidaire de famine menée par Israël et empêcher ces décès. »
L’ONU alerte depuis plusieurs mois sur le fait qu’une famine menace la bande de Gaza, particulièrement le nord du territoire. Selon le rapport de classification intégrée de la sécurité alimentaire (IPC), publié le 25 juin, et sur lequel se basent les agences de l’ONU, l’accès à l’aide humanitaire a permis d’éviter la famine redoutée dans la précédente évaluation publiée en mars, a rappelé la mission israélienne.
Le 27 juin, Israël a rejeté le rapport, qui affirmait également qu’un demi-million d’habitants de Gaza étaient confrontés à une famine « catastrophique ».