« Nous travaillons tous ensemble », l’histoire d’une réussite de 7 agriculteurs réunis en groupe pour partager les moyens de production et de commercialisation
C’est peut-être le modèle de l’agriculture de demain. Une ferme d’un nouveau genre a vu le jour dans le Lot en 2019. Sept agriculteurs se sont associés au sein d’un groupement pour mutualiser leurs moyens. Une véritable success story qui accueille aujourd’hui de nouveaux partenaires et permet de lever des fonds pour agrandir les terres.
Dans le Lot, à Bourg, une ferme d’un nouveau genre a vu le jour. Sept agriculteurs ont choisi il y a 5 ans de créer un GAEC pour mutualiser leurs moyens. Et leur idée s’est transformée en success story. Rencontrez-nous.
Comme chaque matin, c’est l’heure d’aller paître les 20 vaches Salers. C’est Mathilde qui s’en charge, aidée par Adeline. Mathilde est la dernière des sept associées à rejoindre le GAEC, le groupement d’exploitation agricole mixte.
« Il était essentiel pour moi de faire un travail qui avait du sens » déclare Mathilde Bruguière, associée à la Ferme de la Rauze« Et alors, quoi de plus logique que de nourrir la population environnante ? Si j’ai choisi la ferme de Rauze, c’est que je ne voulais pas m’installer à mon compte. »
Chacun sa spécialité, dans cette ferme solidaire créée en 2019. Sous la serre, Laurine, la professionnelle du maraîchage, s’affaire à la récolte des concombres. Juste à côté, Jérémy s’affaire à réparer la moissonneuse-batteuse. Pierre Hugo doit nourrir les truies. Il élève ici des porcs de Bayeux. La ferme fait tout en interne. De la production à la vente.
« Nous travaillons tous ensemble », explique Pierre Hugo Remy-Ballester. « Pour cela nous avons des réunions régulières, tous les lundis pendant deux heures, pour pouvoir fixer les plannings de la semaine, gérer les interactions entre les différents ateliers et surtout prendre des décisions ensemble. »
Cette GAEC s’est peu à peu constituée en mettant des terres en fermage. Mais pour pérenniser leur aventure, ils ont décidé d’en racheter une partie. Patrick Thomas, un voisin, a accepté de leur vendre 12 hectares : « Pour moi c’est une suite logique » admet cet agriculteur, aujourd’hui à la retraite. « Nous nous connaissons et nous nous côtoyons depuis longtemps. »
Pour acquérir des terres, les sept partenaires ont créé un fonds de dotation. Cette structure, détenue par une personne morale, leur loue les terres mais ne peut pas les vendre : « L’idée pour nous était aussi de faciliter l’entrée et la sortie des associés pour que la structure fonctionne », reconnaît Adeline Marion « La ferme est notre outil de travail et nous ne spéculons pas dessus. Nous vivons de nos revenus, de notre travail quotidien ».
Pour financer les prochains achats d’hectares, le GAEC lance une nouvelle levée de fonds. Objectif : 70 000 euros. Il y a trois ans, leur première campagne avait permis de récolter 110 000 euros.