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Élections législatives 2024 en Martinique : 3 élus sortants retrouvent leur siège à l’Assemblée nationale sauf à Fort-de-France

A l’issue du second tour de ces législatives, 3 des 4 députés sortants ont regagné leur siège à l’Assemblée de Paris. Seul Johnny Hajjar n’a pas réussi à convaincre les électeurs de Fort-de-France (3e circonscription), afin de poursuivre la mission commencée en 2022. C’est son adversaire Béatrice Bellay qui prend place au Palais Bourbon.

Béatrice Bellay, première secrétaire de la Fédération socialiste de Martinique, est élue députée. Elle obtient à Fort-de-France (3ème circonscription) 54,5% des voix devant Johnny Hajjar, 45,5%.

Le candidat sortant du Parti progressiste martiniquais avait une longueur d’avance au premier tour, mais l’étiquette PPM n’a pas suffi à l’ancien parlementaire élu pour la première fois en 2022 dans son fief césairien.

Que s’est-il passé ? Pourquoi le Foyalais a-t-il préféré son rival ? Est-ce la faute des abstentionnistes ou parce que le Parti est à bout de souffle ?… autant de questions que les progressistes vont devoir analyser au lendemain de ce score décevant.

Le peuple n’a pas décidé de me réélire, je le reconnais. Je reste en paix avec moi-même, je suis serein, je reste toujours digne et droit. Certains ont voulu me soumettre, mais je suis incorruptible. Je ne me soumets jamais et je ne me soumettrai à personne, (…). Pour moi, ce résultat est un signal au PPM… c’est au PPM de se remettre en question. Je ne suis que le fusible, derrière il y a l’étiquette.

Johnny Hajjar

(au micro de Mike Irasque et Stéphane Lupon)

Béatrice Bellay, qui a probablement bénéficié du report de voix souhaité par certains candidats malheureux du 1euh comme François Carole, jouit déjà de son accession au Palais Bourbon.

On a fait tomber un mur (…) et on a parlé vrai, on a parlé des réalités avec les gens et ils ont pu exprimer ce qu’ils attendent de la politique aujourd’hui. C’est de la confiance et pour la féministe que je suis aussi, c’est de rappeler que les femmes ont aussi leur mot à dire en Martinique (…).

Béatrice Bellay

(au micro de Cécile Marre)


Johnny Hajjar et Béatrice Bellay votent le samedi 6 juillet 2024.


La nouvelle élue foyalaise est née en Seine-Saint-Denis, en région Île de France, à Villepinte en 1974. Militante de gauche depuis l’âge de 16 ans, Béatrice Bellay est cadre territoriale, titulaire d’un DESS en gestion des entreprises et des collectivités et d’une maîtrise de droit et d’économie. Sur les bancs de l’Assemblée, elle sera aux côtés des autres députés du NFP (Nouveau Front Populaire).

Dans les 3 autres circonscriptions, Jiovanny William (NFP), également élu pour la première fois en 2022, poursuit avec un nouveau mandat au Centre AtlantiqueIl a devancé son concurrent avec 81,97% des voix, Philippe Edmond-Mariette (GSPM) qui a ajouté 18,03%.

NordMarcelin Nadeau (NFP) a également obtenu un deuxième mandat avec 65,7% des voix, face à son adversaire Yan Monplaisir (DVD), qui n’a pas réussi à combler son déficit au deuxième tour, avec 34,3% des voix finales.

Enfin Sud de l’île, Jean-Philippe Nilor (NFP) revient pour la 4e fois consécutive avec 86,58% des urnes en sa faveur. Quant à son adversaire Grégory Roy-Lareinty (RN et ses alliés), il obtient 13,42% des voix.

L’autre enseignement de ce scrutin anticipé est l’indifférence d’une large majorité des électeurs. Sur les 304 000 inscrits sur l’île, à peine 28 % de ces citoyens se sont rendus aux urnes. Par rapport à 2022, certes, il y a eu une envolée de plus de 7 points, mais la participation reste toujours inférieure à 30 %, soit plus de 70 % d’abstention cette fois.

Pour rappel, en France, « Le droit de vote permet aux citoyens d’exprimer leur volonté lors d’une élection »Elle assoit également la légitimité des élus (Président de la République, députés, maires…), d’où la volonté d’une éducation à la citoyenneté renforcée, prônée depuis longtemps par plusieurs élus locaux et nationaux.

Découvrez la carte des résultats provisoires, commune par commune :

Les députés sont investis d’un mandat national. Bien qu’élus dans une circonscription, chacun représente la Nation tout entière.

Le mandat d’un député dure 5 ans. La prochaine élection présidentielle aura donc lieu en 2027, soit deux ans avant le renouvellement de l’Assemblée nationale (normalement en 2029). Le président élu en 3 ans pourrait alors se retrouver dans la position de François Mitterrand, en 1981 et 1988, qui avait décidé de deux dissolutions pour obtenir une majorité à l’Assemblée nationale.

D’autre part, l’article 12 de la Constitution dispose que :« aucune nouvelle dissolution ne pourra être prononcée dans l’année qui suivra ces élections ».

Après les élections législatives de 2024, l’Assemblée nationale ne pourra donc pas être dissoute avant juillet 2025.

Gérard Truchon

An experienced journalist in internal and global political affairs, she tackles political issues from all sides
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