Intervention policière musclée contre des adolescents noirs, fils de diplomates
Des images de surveillance circulant sur les réseaux sociaux montrent des policiers sortant d’un véhicule et pointant des armes sur un groupe de quatre adolescents – trois noirs et un blanc – à l’extérieur d’un bâtiment.
La diplomatie brésilienne a présenté ses excuses ce vendredi 5 juillet après une intervention musclée de policiers qui ont pointé leurs armes sur des adolescents noirs qui se trouvaient être les fils de diplomates du Gabon, du Burkina Faso et du Canada.
L’incident s’est produit jeudi soir, vers 19h00 heure locale (22h00 GMT), dans le quartier aisé d’Ipanema, à Rio de Janeiro.
Des images de surveillance circulant sur les réseaux sociaux montrent des policiers sortant d’un véhicule et pointant des armes sur un groupe de quatre adolescents – trois noirs et un blanc – à l’extérieur d’un bâtiment.
Au moins deux d’entre eux ont été plaqués contre un mur pour être fouillés, jambes et bras écartés. Les policiers ont quitté les lieux quelques minutes plus tard.
Julie-Pascale Moudouté, épouse de l’ambassadeur du Gabon au Brésil, a vivement condamné l’incident. « Comment ont-ils pu pointer leurs armes sur la tête de jeunes de 13 ans ? », a-t-elle déclaré à TV Globo.
« Nous avons confiance dans la justice brésilienne, mais nous voulons que justice soit rendue », a-t-elle ajouté.
Les ambassadeurs reçus
Selon les médias brésiliens, les trois adolescents noirs, qui vivent à Brasilia, étaient en vacances à Rio et étaient accompagnés de deux jeunes Brésiliens blancs. Ils ont été interpellés par la police alors qu’ils venaient de raccompagner chez eux l’un des adolescents brésiliens.
Rhaiana Rondon, la mère de l’autre adolescent blanc, a qualifié l’intervention des policiers de « disproportionnée » et de « raciste ».
« Trois des quatre adolescents sont noirs ! Ils ont été victimes de violences, une arme pointée sur leur tête, sans rien comprendre », a-t-elle écrit sur le réseau social X.
« Je n’aurais jamais pensé que la police serait la plus grande menace. C’est triste, douloureux et traumatisant », a-t-elle déclaré.
Au lendemain de l’incident, les ambassadeurs du Gabon et du Burkina Faso ont été reçus vendredi au siège du ministère des Affaires étrangères à Brasilia, où ils ont reçu des « excuses formelles », a expliqué le ministère dans un communiqué.
La police militaire de Rio a expliqué dans un autre communiqué que les agents impliqués dans l’opération étaient « équipés de caméras corporelles », dont « les images seront analysées pour déterminer si des excès ont été commis ». Selon les statistiques, les Noirs sont de loin les plus visés par la police de Rio, régulièrement accusée de racisme.