Le Festival d’Avignon tient tête à l’extrême droite avant le second tour des législatives
Une manifestation intersyndicale a eu lieu place de l’Horloge devant des touristes parfois déconcertés et des intermittents déterminés.
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« Votez pour la guerre civile, nous n’avons jamais essayé« . C’est l’affiche créée par Charlie Hebdo avec un Jordan Bardella caricaturé, tenu par un manifestant de plus de 70 ans, place de l’Horloge, en plein Festival d’Avignon. Après le défilé pour le lancement du Festival Off, une manifestation contre l’extrême droite a eu lieu avant le second tour des législatives provoqué par la dissolution d’Emmanuel Macron.
« Le spectacle vivant ne partage pas les valeurs de l’extrême droite. Nous ne voulons pas d’une édition normale du festival »« Nous avons eu une belle soirée, nous …Notre liberté d’expression et de création pourrait être remise en cause ». « Il ne faut pas tenir un discours de défaite. Il n’y aura pas de victoire du Rassemblement national si la mobilisation croise toutes les luttes de la société avignonnaise !a déclaré Nicolas Dubourg, président du Syndeac.
Les syndicats du spectacle ont appelé la société civile à intensifier la mobilisation quels que soient les résultats, dénonçant une «crise profonde du régime, nous plongeant toujours plus profondément dans la crise »Ils ont également appelé à la vigilance, rappelant que des groupes fascistes, comme Argos, collaient des autocollants à Avignon.
Sur la place, intermittents, militants, syndicats et associations comme Le planning familial ou SOS Racisme ont dénoncé la montée de l’extrême droite et le risque que représente son arrivée au pouvoir.Je ne viens pas souvent manifester, je suis toujours débordée par mon travail. Il y a un point de non-retour, je ne comprends pas pourquoi le RN est autant banalisé »explique un employé à temps partiel d’un conservatoire de musique.J’ai peur pour mes enfants. Ils sont élevés avec des valeurs que le Rassemblement national ne prône pas. »ajoute son amie, elle aussi intermittente.
« Il faut être là. On veut soutenir les intermittents qui vont énormément souffrir si le RN arrive au pouvoir.dit un groupe de trois des septuagénaires avec des pins CGT sur leurs t-shirts. La manifestation sur la place s’est vite transformée en fête populaire avec musique et slogans sur la place.« La jeunesse énerve le Front national ! » avant que d’autres ajoutent « Et les anciens aussi !.
Au rythme des tambours, le collectif féministe Rosies, devenu incontournable des manifestations, a entamé sa chorégraphie.Si le RN passe, il n’y aura plus de droits pour les femmes. Il est important qu’un mouvement féministe appelle à un front uni »dit l’une des militantes en salopette et foulard rouge, à l’image de Rosie la riveteuse, une ouvrière américaine des années 1960. 1940.
Raphaël Arnault, 29 ans ans, député du Nouveau Front Populaire dans la première circonscription de Vaucluse à Avignon, a souhaité soutenir le mouvement. Le candidat, inscrit Cela fait polémique depuis plusieurs semaines.Le Rassemblement national veut supprimer le statut d’intermittent du spectacle. Si ce statut est supprimé, le Festival d’Avignon n’existera plus »il nous a dit.Même si ce festival n’est pas politique en soi, la culture est un antidote contre l’extrême droite », il a continué.
Raphaël Arnault a également salué l’ensemble du public du Festival d’Avignon.« Cela fait du bien dans cette période et surtout dans cette circonscription où le pire pourrait arriver, mais aussi de l’espoir avec notre programme. Nous voulons remettre en avant le 1% du PIB pour la culture avec le Nouveau Front Populaire, comme Jack Lang avait réussi à le faire. ».
Le cortège s’est ensuite élancé dans les rues d’Avignon devant des touristes médusés et surpris.« Nous ne savons pas vraiment pourquoi ils manifestent. »crie un touriste espagnol, venu en famille. D’autres applaudissent depuis les terrasses des restaurants et scandent à leur tour les slogans du cortège comme « Bardella, t’es foutu, tout le monde est dans la rue ! Ou « Ce ne sont pas les immigrés, ce ne sont pas les sans-papiers, ce sont les infirmières qu’il faut expulser !.
De la place de l’Horloge à la place Pie, en passant par le théâtre Benoît-XII, le cortège a continué de grossir, avec des passants, des restaurateurs, des artistes, des intérimaires, des festivaliers, des touristes et même des enfants avec leurs parents dans les rues pavées d’Avignon.« Vouloir la paix n’est pas extrême » était écrit sur l’affiche d’un manifestant alors que certains continuaient à distribuer des tracts et à promouvoir leurs spectacles lors de la marche.
Le légendaire « Nous sommes tous antifascistes » (nous sommes tous antifascistes) a également accompagné la manifestation jusqu’à sa fin, avenue de la République, alors que le soleil commençait lentement à se coucher.