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La dynastie Dassault s’apprête à tomber pour la deuxième fois en 66 ans, dans l’Oise

Touche finale ou simple intermède ? Dans la 1ère circonscription de l’Oise, le second tour des législatives pourrait générer l’une des grandes surprises de ce scrutin. La vague brune du Rassemblement national (RN) est en passe de submerger la dynastie Dassault qui règne sur ce territoire depuis 1958 quasiment sans interruption.

Dimanche, Victor Habert-Dassault (LR) aura la lourde tâche de combler son déficit de 11.500 voix face à la candidate RN, Claire Marais-Beuil, médecin à la retraite. Lors du premier tour, cette dernière était arrivée largement en tête (46,2% contre 24,5%). Il faudrait donc un miracle pour que l’arrière-petit-fils de Marcel Dassault ne soit pas écrasé en rase campagne.

Seule défaite en 1997 après une dissolution

Mais la défaite de ce descendant du célèbre avionneur marquerait la fin d’une incroyable mainmise sur un territoire qui s’étend autour de Beauvais. En effet, depuis 66 ans, c’est un Dassault qui remporte inlassablement le siège de député. Le seul hic, c’est la défaite d’Olivier Dassault en 1997 face au socialiste Yves Rome, à l’occasion de la dissolution (tiens, tiens, déjà !) de l’Assemblée nationale par le président Jacques Chirac. A l’époque, c’est une course à trois avec le RN qui avait fait basculer la circonscription à gauche.

L’intermède n’aura duré que cinq ans, avant qu’Olivier Dassault ne retrouve son écharpe en 2002 et ne la lâche plus jusqu’à sa mort en 2021. Car dans la famille Dassault, on est député jusqu’au bout.

Marcel Dassault, fondateur du groupe aéronautique éponyme, est élu une première fois en 1958 au sein du parti gaulliste dans cette même circonscription, même si le découpage est alors différent. Avant de se réinscrire sept fois de suite jusqu’en 1986, date de son décès à l’âge de 94 ans. Un décès qui coïncide avec le changement de mode de scrutin (proportionnel) pour les législatives.

Arrivée triomphale avec 80% des voix

Le scrutin par circonscription revient en 1988. En juin, un certain Guy Desessart est élu pour… 15 jours. Une histoire de bulletins mal imprimés invalide l’élection et c’est Olivier Dassault, le petit-fils de Marcel, qui prend la relève pour un cumul de 26 ans à l’Assemblée nationale. En 2021, c’est Victor Habert-Dassault qui prend la relève. L’arrivée est triomphale : 80 % des voix contre le RN, mais avec 75 % d’abstention.

La réélection de 2022 n’est guère moins compliquée, mais le décollage est moins spectaculaire avec 58% des voix. Cette fois, la situation semble inversée, signalant peut-être la fin d’une lignée.

Ray Richard

Head of technical department in some websites, I have been in the field of electronic journalism for 12 years and I am interested in travel, trips and discovering the world of technology.
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