«Je le vis très mal», confie un haut responsable franco-sénégalais
Malgré son devoir de réserve, Ibrahim se dit très inquiet de la montée en puissance des idées du RN à quelques jours des élections législatives anticipées.
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« Je le vis très mal« , a confié ce mardi sur France Inter, Ibrahim*, un haut fonctionnaire franco-sénégalais. Il occupe un poste qui correspond à la brève description du « métiers sensibles » Ou « stratégique » réalisé par Jordan Bardella. Le président du Rassemblement national a confirmé lundi, lors d’une conférence de presse de présentation du programme de son parti pour les législatives, vouloir « réserver » ces postes « dans des secteurs particulièrement liés à la sécurité et à la défense exclusivement aux citoyens français ». Il a précisé qu’il s’agit « très, très peu de monde« . Un peu plus tôt, le député sortant et vice-président du RN, Sébastien Chenu, a expliqué que la liste de ces emplois sera définie.par décret« .
Malgré son devoir de secret, Ibrahim a souhaité témoigner sur France Inter sous un prénom d’emprunt et tout en restant très discret sur sa profession, car il est très inquiet. « Je suis issu d’un quartier populaire de Seine-Saint-Denis et j’ai fait des études scientifiques« , il explique.
« Très fier« de son parcours, il a obtenu ce poste »assez stratégique, convoité par beaucoup de monde« en travaillant beaucoup. Parce que, poursuit-il, «Je me suis toujours dit que pour réussir, je devais faire plus. Deux fois plus, trois fois plus, quatre fois plus… » DONC, « ce serait vraiment dommage que quelqu’un me prive » de ce métier, ajoute ce haut fonctionnaire.
Il exprime sur France Inter sa profonde inquiétude pour lui-même, mais aussi pour les jeunes qu’il tente de convaincre que la promotion sociale existe en France.
« Il y a plusieurs années, j’ai créé une association pour aider les jeunes des quartiers populaires, afin qu’ils puissent s’en sortir, qu’ils aient des exemples de parcours professionnels inspirants.
Si cette mesure du Rassemblement National entre en vigueur, « Je ne sais pas comment on peut expliquer cela aux plus jeunes. Comment expliquer qu’ils n’ont pas le droit, mais que d’autres l’ont ? » demande-t-il en appelant « lutter contre ça« . Mais il ne peut pas cacher son « peur» alors que le RN est en tête des intentions de vote selon les sondages.
*Le prénom a été modifié