le massacre continue, Borel et Balzer blessés
L’escrime française pourrait connaître douloureusement une pire approche de ses JO. A la veille de la troisième journée des Championnats d’Europe à Bâle, il y a plus de blessés que de médailles, Yannick Borel et Sara Balzer s’ajoutant jeudi à la liste des blessés.
L’épéiste français N.1 et sabreur favori pour le titre olympique dans moins de six semaines à Paris s’est déclaré jeudi forfait. « précaution » le jour même de leur entrée prévue dans l’euro.
Ironiquement, la blessure de Yannick Borel a entraîné le rappel d’Alexandre Bardenet, qui a déposé un recours contre la Fédération parce qu’il conteste sa non-sélection aux JO auprès du Comité olympique français (CNOSF). « On dirait Dallas »résume un membre de la direction.
Pour Borel et Balzer, les raisons de s’inquiéter semblent moindres que pour Ysaora Thibus, atteinte de « lésion ligamentaire » genou gauche après une blessure sur la piste la veille. Mais le massacre paraît improbable : une autre fleurettiste, Anita Blaze, a fait peur à ses partenaires, victimes d’une commotion cérébrale mercredi après plusieurs impacts avec le fleuret de son adversaire.
Ce n’est qu’une question de « inconfort musculaire » à l’ischio-jambier droit pour Borel, champion olympique par équipe à Rio, et un « des maux de dos apparus lors de l’échauffement » pour la N1 mondiale Sara Balzer, selon le directeur technique national (DTN) Jean-Yves Robin.
Si Yannick Borel, champion du monde 2018, a pris un train à midi pour Paris où il doit réaliser une imagerie médicale et manquera donc l’épreuve par équipes de samedi, rien n’est encore joué pour Sara Balzer.
« Nous avons tous l’espoir, surtout elle, qu’elle puisse participer à l’épreuve par équipe », assure Jean-Yves Robin. C’est juste un contretemps, on aurait été aux Jeux, elle aurait certainement fait l’effort. Cela ne sert à rien de se mettre en danger. »
« Zéro risque »
Même ton rassurant de la part de Borel, 35 ans : « C’est un problème musculaire, les tests de gestion ne se sont pas révélés bons (mercredi) soir. Nous ne prenons aucun risque et un maximum de précautions. Si ça avait été les Jeux, j’aurais tiré »a expliqué le n°6 mondial à l’AFP.
Le Guadeloupéen dit avoir « J’ai ressenti quelque chose vendredi à l’entraînement mais pas de douleur intense » à l’ischio-jambier droit lors d’une séance à Levallois-Perret où il effectue la majorité de ses ranges depuis la rentrée et un conflit avec la Fédération.
« Avec un peu plus de bon sens ou d’écoute personnelle, Yannick aurait pu nous alerter »a regretté le DTN. « On aurait pu faire une visite médicale préalable et surtout faire venir Alexandre Bardenet plus tôt pour avoir quatre vraies chances de médaille (en individuel jeudi). »
Pour Jean-Yves Robin, le rappel d’Alexandre Bardenet est » logique « malgré son recours contre la Fédération : « Il est le premier remplaçant, si l’un des quatre tireurs devant lui n’est pas en mesure d’honorer sa sélection pour raison X ou Y, il est naturel qu’on l’appelle ».
Troisième épéiste français au classement sélectif interne ainsi qu’au classement mondial, Bardenet (34 ans) a été exclu des trois titulaires du tournoi olympique individuel et n’a pas non plus été retenu en remplacement.
Il a contacté la conférence des conciliateurs du CNOSF pour contester cette décision, estimant être victime d’une sanction pour son rôle dans le conflit entre les épéistes et la Fédération ces derniers mois.