Un sarcophage mérovingien ouvert par des archéologues dans une église de Chartres
Dans l’église de Saint-Martin-en-Val, des chercheurs ont exhumé les restes d’un personnage religieux très important, peut-être l’un des premiers évêques du Ve siècle.
Agenouillés au centre de l’église Saint-Martin-en-Val de Chartres, une dizaine d’archéologues ont ouvert mercredi un sarcophage scellé depuis plus de quinze siècles et susceptible de contenir les restes d’un «personnage religieux très important de l’époque mérovingienne».
Dans la fosse archéologique, des exclamations ont été entendues alors que le dernier morceau de couvercle était retiré de la tombe, révélant la silhouette d’un squelette en décomposition. Selon l’équipe du C’Chartres Archéologie, qui réalise les fouilles en collaboration avec un enseignant et un doctorant de Paris I Panthéon-Sorbonne, il s’agit « certain que le sarcophage n’a pas été ouvert » depuis plus de quinze siècles.
« Vu l’emplacement du sarcophage, si proche du chœur de l’église, on peut imaginer qu’il abrite les restes d’un personnage religieux très important de l’époque mérovingienne », a déclaré à l’AFP le directeur de l’équipe d’archéologues de la ville de Chartres, Mathias Dupuis. Les chercheurs supposent que « c’est ici qu’auraient été enterrés les premiers évêques de Chartres, au Vee siècle ».
« Il s’agit d’un projet de recherche autour de la connaissance de cette église, extrêmement importante pour l’histoire de la ville, mené par la commune de Chartres », a rappelé le directeur de C’Chartres Archéologie. Une ambition portée avec fierté par le maire de Chartres. « Nous avons décidé de créer une équipe permanente car partout où nous creusions dans cette ville, nous trouvions des éléments historiques »a expliqué le maire Jean-Pierre Gorges, « 50 à 60 archéologues à temps plein » travailler pour la ville, « une initiative qui n’existe nulle part ailleurs en France ».
« L’objectif de cette opération est de comprendre l’origine de cette église symbolique puisque le monument est situé dans le périmètre d’un grand sanctuaire romain fondé dès le premier siècle après J.-C., l’un des plus grands connus en Gaule romaine »a précisé le directeur du C’Chartres.
Au fond de la fosse dans laquelle les archéologues doivent désormais procéder à des examens afin de comprendre quel personnage a pu être enterré dans le sarcophage ouvert mercredi, s’alignent plus d’une dizaine d’autres tombes vides, de tailles diverses. Au total, vingt-trois tombes ont été découvertes grâce aux fouilles organisées depuis 2013 dans l’église.