Condamnation définitive du RN dans l’affaire des kits de campagne
La Cour de cassation a rejeté mercredi les pourvois du RN et des proches de Marine Le Pen dans l’affaire des kits de campagne, utilisés par les candidats frontistes lors des élections législatives de 2012, rendant ainsi définitive la condamnation du parti de Jordan Bardella.
En appel, le Rassemblement national a été condamné à une amende de 250 000 euros pour recel d’abus de biens sociaux.
Le parti de Marine Le Pen accusé d’avoir surfacturé « kits de campagne » vendu à ses candidats aux élections législatives de 2012 pour tromper l’État qui rembourse les frais de ceux qui obtiennent plus de 5% des voix.
La cour d’appel de Paris avait justifié l’amende de 250 000 euros infligée au RN en expliquant qu’il s’agissait «adapté à la gravité des actes commis et à la situation financière de ce parti politique».
Même si elle était plus élevée qu’en première instance (le RN avait alors été condamné à une amende de 18 750 euros), le parti risquait bien plus grand dans cette affaire.
Lors du procès en appel, le parquet avait en effet requis 500 000 euros d’amende tandis que le représentant de l’Etat avait réclamé 11,6 millions d’euros de dommages et intérêts au RN et aux prévenus, estimant qu’ils avaient été victimes d’une escroquerie.
Au total, trois » Des gens moraux « – le RN, le micro-parti Jeanne et la société de communication Riwal – ainsi que sept proches de Marine Le Pen ont été poursuivis pour escroquerie aux dépens de l’Etat, abus de biens sociaux, abus de confiance, recel et blanchiment .
L’entreprise Riwal, dirigée par Frédéric Chatillon, ancien président du GUD (Groupe syndical de défense, organisation étudiante d’extrême droite dont Gérald Darmanin a annoncé mercredi qu’il allait demander la dissolution) ne s’était pas pourvu en cassation.
M. Chatillon et deux autres intimés qui avaient interjeté appel devant le tribunal de grande instance ont finalement retiré leur pourvoi avant que la Cour de cassation ne se prononce sur leur pourvoi.
En appel, comme en première instance, M. Chatillon a été condamné à 250 000 euros d’amende et à deux ans et demi de prison, dont dix mois à purger à domicile sous bracelet électronique.
Au cœur du problème, le « kits de campagne » étaient composés de dépliants, d’affiches « personnalisé »un site internet et même des services pour présenter les comptes de campagne « en règle » à l’institution chargée de vérifier le financement des partis politiques (CNCCFP).
«Atteinte aux règles de la démocratie»
Ces kits, fournis par Riwal, ont été vendus 16 650 euros aux candidats FN (rebaptisés depuis RN) par l’association Jeanne.
Pour le parquet, ce système cachait des prestations surévaluées, destinées à tromper l’État. Il « porté atteinte aux règles de la démocratie »avait jugé la cour d’appel en annonçant la décision.
« Ces faits révèlent des relations criminelles entre le parti et l’un de ses fournisseurs depuis plusieurs années et constituent un contournement des règles en matière de financement des partis politiques »ont souligné les juges.
« La gravité de ces faits résulte notamment de l’atteinte portée à la confiance des citoyens dans les partis politiques, qui jouent un rôle central dans le fonctionnement de la démocratie »ils ont insisté.
Après la condamnation en appel, le parti de Marine Le Pen a dénoncé « il s’agissait d’une poursuite pénale dépourvue de tout fondement factuel et juridique et, par conséquent, exclusivement dictée par des motifs partisans ».