La sécurité nucléaire et les enfants déportés au cœur du sommet de paix en Ukraine
Éviter une catastrophe nucléaire en Ukraine, garantir la sécurité alimentaire dans le monde et rapatrier les enfants ukrainiens déportés sont au centre des discussions dimanche lors du premier sommet de paix en Ukraine, qui veut esquisser un plan pour mettre fin à la guerre.
Plus de deux ans après l’invasion russe, dirigeants et hauts responsables de plus de 90 pays passent le week-end dans un complexe hôtelier chic du centre de la Suisse pour réfléchir aux moyens de mettre fin au plus grand conflit d’Europe depuis la Seconde Guerre mondiale. Guerre mondiale.
Au premier jour de ce premier sommet, le président ukrainien Volodymyr Zelensky a reçu un soutien fort et a exprimé l’espoir de fédérer la communauté internationale autour d’une proposition de paix qu’il pourrait éventuellement présenter à Moscou.
« Nous devons décider ensemble de ce qu’une paix juste signifie pour le monde et de la manière dont elle peut être réalisée de manière durable »a-t-il déclaré samedi.
Le sommet, snobé par la Russie et son allié chinois, intervient à un moment où l’Ukraine est en difficulté militaire, mais l’appel à la capitulation lancé la veille du sommet par le président Vladimir Poutine a été nettement rejeté par une majorité. certains participants.
Les discussions s’appuient sur les points du plan de paix de M. Zelensky présenté fin 2022 qui fait consensus et sur les résolutions de l’ONU sur l’invasion russe.
Un mandat restreint qui devrait permettre au président ukrainien d’obtenir un consensus, plus large que celui de ses plus proches alliés du G7 ou de l’Otan.
Le succès diplomatique vient s’ajouter au déblocage de l’aide militaire américaine, après des mois d’atermoiements, à l’autorisation – sous conditions – de frapper les militaires en Russie, à un prêt de 50 milliards de dollars garanti par des avoirs russes gelés ou encore à un autre plan d’aide de 1,5 milliard. dollars annoncés lors du sommet par la vice-présidente américaine Kamala Harris.
Faites entrer les enfants
Dimanche, les délégations sont réparties en trois groupes de travail sur des sujets concrets et pressants : la sécurité nucléaire, la sécurité alimentaire mondiale notamment en garantissant la liberté de navigation en mer Noire.
L’atelier consacré aux aspects humanitaires portera sur les questions liées aux prisonniers de guerre et aux civils et au sort des personnes disparues.
Le rapatriement des enfants emmenés des territoires ukrainiens occupés vers la Russie sera également abordé.
« Nous avons vu environ 20 000 enfants ukrainiens arrachés à leur famille, à leur communauté et à leur pays. C’est terrifiant de dire cela, et comment le monde peut-il tourner le dos ? »a déclaré le Premier ministre irlandais Simon Harris.
« Il s’agit d’un vol d’enfants et il est temps que la communauté internationale le dénonce »» a ajouté le Taoiseach.
L’Irlande et 27 autres pays se concentrent sur cet aspect.
La sécurité alimentaire
Les discussions sur la sécurité alimentaire se concentreront sur la crise de la production et des exportations agricoles, qui a créé un choc alimentaire et inflationniste au début de la guerre, l’Ukraine étant l’un des paniers céréaliers du monde.
Ce groupe de travail comprend des pays victimes de ce choc comme le Kenya mais aussi la Turquie, qui a joué un rôle crucial dans le rétablissement d’un approvisionnement en céréales dès les premiers mois du conflit.
Les discussions porteront non seulement sur la destruction des terres fertiles, mais également sur les risques permanents posés par les mines et les munitions non explosées.
« Trouver une solution politique en Ukraine reste crucial pour stabiliser les prix alimentaires sur le marché mondial »dit la Suisse.
L’insécurité du trafic maritime en mer Noire a contribué à l’augmentation des coûts et il s’agit donc de trouver les moyens d’y garantir une navigation libre et sûre.
Catastrophe nucléaire
Le troisième atelier portera sur la sécurité des centrales nucléaires ukrainiennes et notamment celle de Zaporizhia, la plus grande d’Europe, occupée par les Russes.
Pour le président français, l’une des priorités du sommet est de « sécuriser la situation autour de la centrale nucléaire de Zaporizhia ».
« Je suis prêt à participer au débat sur la sécurité nucléaire car c’est vraiment une grande menace pour notre sécurité »a souligné le président lituanien Gitanas Nauseda.
Un deuxième sommet de paix est déjà en discussion. Les Ukrainiens avaient laissé entendre qu’ils voyaient la Russie participer.
«La prochaine conférence ne devrait absolument pas avoir lieu sans la Russie. Nous devons parler à l’ennemi »estime le président slovène Natasa Pirc Musar, rejoint par le Kenya, l’Arabie saoudite et la Turquie.
Emmanuel Macron a appelé à « élargir le cercle des pays » autour de la table de discussion.
Mais aux yeux du président du Kosovo, Vjosa Osmani, Vladimir Poutine « n’est pas intéressé par la paix ».