quand Gambetta dit au président qu’il devra « se soumettre ou démissionner »
GRANDE HISTOIRE– En 1877, l’hôte de l’Élysée, le monarchiste Mac-Mahon, dissout la Chambre, composée à majorité de républicains, et fait appel aux électeurs. Désavoué par les sondages, il a dû céder puis a fini par démissionner.
« Lorsque la France aura fait entendre sa voix souveraine, croyez-moi, messieurs, il faudra se soumettre ou démissionner. Ainsi s’exprime Léon Gambetta, lors d’un banquet à Lille, le 15 août 1877, dans le cadre de la campagne législative provoquée par la dissolution de la Chambre des députés décidée par le président de la République, Mac-Mahon. Dans ses lettres, Gambetta considère sa victoire électorale comme certaine. Et il prédit qu’en raison de son implication personnelle dans la campagne, le chef de l’Etat ne pourra pas rester à l’Élysée. Cette célèbre histoire influencera la culture républicaine alors en formation. Et sa leçon est plus que jamais d’actualité.
L’affaire débute en 1870. La guerre entre la France et la Prusse ainsi que les autres Etats allemands se révèle être un désastre. Les défaites et l’invasion entraînent le déclin du Second Empire et la proclamation de la République (4 septembre 1870). Mais il s’agit là d’une situation provisoire et non d’un régime stable. Après un armistice…