« Il faut revenir dans le top dix », déclare Moretton
Le président de la Fédération française de tennis (FFT) Gilles Moretton a annoncé vendredi à l’AFP qu’il se présenterait à sa succession en fin d’année avec, en termes de haut niveau, l’objectif que la France « Trouver un endroit » dans le Top 10 mondial.
Le président sortant revient également sur le climat social au sein de la FFT et y voit un » fenêtre « médaille aux Jeux olympiques.
QUESTION : Quel bilan sportif de haut niveau tirez-vous de votre premier mandat ?
RÉPONDRE: « Je ne suis pas un magicien et à aucun moment je n’ai promis que nous allions gagner Roland-Garros. Maintenant, je dis +il faut trouver une place dans le top dix+. Parce que ce que nous avons fait il y a quelques années sera payant. Il y a une génération de 2009 qui est colossale, incroyable, qui est meilleure que celle de 2007. Cela sera payant. Après, dans quelle mesure cela sera payant, je ne sais pas. Mais c’est du travail. Il ne s’agit pas seulement de dire que je veux que nous gagnions. Le résultat sportif est donc l’émergence d’une jeune génération que nous avons accompagnée. Parce qu’après 14 ans, on ne peut plus rien faire. Si je peux exprimer une petite déception, c’est que j’aimerais que nos filles Clara Burel et Diane Parry s’organisent. Cela devient une micro-entreprise. Nous ne pouvons plus rien faire. Arthur Fils l’a fait, Luca van Assche y arrive. »
Q : Comment voyez-vous les Jeux olympiques ?
UN: « Je pense que nous avons des opportunités de médailles en double mais aussi en simple. La terre battue en août sera très rapide, les balles seront sèches, tout volera. Ugo Humbert a sa carte à jouer, en deux sets de plus. Caroline (Garcia) a du potentiel. Donc en simple, il peut y avoir une fenêtre. Il y aura une belle équipe de double mixte, je ne vais pas en parler. En double masculin et en double féminin, nous avons la chance d’avoir des joueurs de qualité. »
Q : Où est le climat à la FFT ?
UN: « Il y a eu une crise aiguë mais elle a été prise très au sérieux. La gouvernance ou un conseil d’administration dans une entreprise est là pour fixer une vision, il n’est pas opérationnel. Il existe une direction générale à suivre. Nous avons initié un diagnostic avec le CSE que nous aurons très prochainement. Et des mesures ont déjà été prises pour une écoute psychologique, etc., etc. D’autres mesures seront prises. Mais déjà aujourd’hui nous avons retrouvé beaucoup de sérénité. »
Q : Les difficultés venaient donc de la direction générale et plus particulièrement de la DG Caroline Flaissier, limogée en mars ?
UN: « Nous attendrons le diagnostic. Je pense avoir pris les décisions qu’il fallait prendre, la preuve en est que ce climat de sérénité et d’apaisement est très clairement arrivé et c’est arrivé relativement vite. Je suis donc assez confiant pour l’avenir. »
Q : Et le DTN Nicolas Escudé, en arrêt maladie depuis octobre ?
UN: « Il appartient au président de modifier sa lettre de mission en accord avec le ministère, ce qui a été fait. Il est en arrêt maladie, je le regrette. C’est la nature de toute entreprise d’avoir des arrêts, d’avoir des gens qui partent, d’avoir des gens qui reviennent. En 2023, le chiffre d’affaires est de 7,5% si l’on ne prend en compte que les départs. La moyenne nationale du chiffre d’affaires est de 14%. Et encore une fois, nous avons des gens qui partent parce qu’ils sont débauchés ailleurs. Il y avait beaucoup de monde aux Jeux Olympiques. Alors oui, il y en a qui partent parce que parfois on n’est pas d’accord. Nous pouvons nous tromper. »
Q : La FFT était-elle protégée par le ministère des Sports, dirigé par l’ancienne PDG de la Fédération Amélie Oudéa-Castéra ?
UN: « Je ne pense pas! » Nous avions tout. Tous ! L’URSSAF, l’AFA (Agence anticorruption, ndlr), l’IGSER (Inspection générale de l’éducation, du sport et de la recherche, ndlr)… Avec 27 recommandations par ci, des recommandations par là. Et il s’avère que nous ne sommes pas mauvais en recommandations. Nous faisons le travail. Donc non, je n’ai pas du tout ce sentiment. »
Commentaires recueillis par Igor GEDILAGHINE