Un nouveau cas de non-recours aux droits. Généralisé en 2018, le chèque énergie est un système visant à aider les ménages les plus modestes à payer leurs factures d’énergie ou à financer certains travaux de rénovation énergétique. Jusqu’en 2023, elle était versée automatiquement. Mais depuis cette année, les nouveaux bénéficiaires devaient le réclamer sur une plateforme dédiée. Or, selon les informations de RMC, seuls 5% d’entre eux en ont fait la demande.
L’échec du compteur en ligne
Dans le détail, la fin de l’automatisme de l’envoi du chèque énergie est liée à la suppression de la taxe d’habitation en 2023. Sans les données reçues dans le cadre de cette taxe, Bercy se trouvait dans l’impossibilité de déterminer les ménages ayant droit à ce chèque. Cette situation inédite a poussé l’administration à choisir en 2024 d’envoyer automatiquement le chèque aux mêmes ménages qu’en 2023, soit à un total de 5,5 millions de ménages modestes.
Même si une partie de ces anciens ménages ne devraient plus être éligibles au chèque, on estime qu’un million de ménages sont devenus éligibles au système cette année. Pour eux, il était prévu de passer par une plateforme en ligne pour demander ce contrôle. Or, alors que ce guichet virtuel a ouvert le 4 juillet et doit fermer le 31 décembre, seulement un peu plus de 53 000 foyers ont saisi la démarche, d’où ce taux de recours de seulement 5 %.
Modification des critères d’éligibilité
Face à ce constat, plusieurs associations de familles et de consommateurs se sont mobilisées. Ils demandent notamment d’allonger la durée de vie de la plateforme en ligne et surtout de rendre à nouveau automatique cette assistance, ce qui assure son bon taux d’utilisation. On estime également en France que le taux de non-recours aux prestations sociales est de 30 % en moyenne. Un phénomène lié autant au manque d’information qu’aux difficultés à mener à bien la démarche, notamment lorsqu’il faut passer au numérique.
Conscient de ces problèmes, le gouvernement a affirmé vouloir agir. « Nous étudions tous les moyens possibles pour mieux communiquer et mieux faire connaître le guichet à ses potentiels bénéficiaires », a exprimé le cabinet d’Olga Givernet, la ministre déléguée chargée de l’Energie. Toutefois, si cet entourage a évoqué des travaux pour revenir à l’envoi automatique du chèque en 2025, le budget 2025 prévoit le maintien du recours à une plateforme en ligne pour les nouveaux bénéficiaires, avec une modification des critères d’éligibilité.