88 étudiants en garde à vue après avoir occupé un amphithéâtre à la Sorbonne
La police est de nouveau entrée dans la Sorbonne dans la soirée du 7 mai pour évacuer d’un amphithéâtre 86 étudiants rassemblés en solidarité avec Gaza. Moins de vingt-quatre heures après les déclarations du Premier ministre Gabriel Attal, selon lesquelles il n’y aura pas de « jamais le droit de bloquer » dans les universités françaises, ces arrestations font suite à deux autres, le même jour, de deux étudiants de Sciences Po, tandis qu’une centaine de militants du comité Palestine cherchaient à bloquer l’accès à l’école.
Les étudiants de la Sorbonne ont été placés en garde à vue pour « dégradations volontaires, participation à un groupement en vue de préparer des violences contre des personnes ou des destructions-dégradations de biens, rébellion, violences contre personne dépositaire de l’autorité publique ou intrusion dans les locaux d’un établissement scolaire dans une réunion ayant pour but de troubler la tranquillité ou le bon ordre de l’établissement »détaille le parquet de Paris.
Dans un message posté le X mardi soir, la ministre de l’Enseignement supérieur, Sylvie Retailleau, a affirmé que « plusieurs agents publics ont été violemment bousculés et agressés par un groupe d’individus qui espéraient occuper la Sorbonne ». « Le rectorat portera plainte sans délai »elle a ajouté.
Mercredi midi, quelque 150 personnes se sont rassemblées place de l’Hôtel-de-Ville, à Paris, pour dénoncer une « toujours plus de réponse policière » au mouvement pro-palestinien et exiger la libération des militants arrêtés. Plusieurs dizaines étaient toujours en garde à vue près de quinze heures après leur interpellation.
« Soit en garde à vue, soit au garde-à-vous »
Libéré à 11 heures, après une nuit passée au commissariat le 3e arrondissement, Jéhanne (elle n’a pas souhaité donner son nom, comme tous les étudiants mentionnés par leur prénom), étudiante en philosophie à l’université Paris-I Panthéon-Sorbonne, a rapporté au Monde avoir été témoin « violences perpétrées par des agents de sécurité de la Sorbonne »avant l’arrivée de la police. « Un élève avait la lèvre fendue, un autre une dent cassée »précise-t-elle.
« Nous savions que bloquer la Sorbonne était une entreprise risquée, mais nous avions imaginé un élan démocratique de la part de la direction de l’université. Cela n’est pas arrivé « poursuit-elle en affirmant que les étudiants arrêtés avaient été « éparpillés dans plusieurs commissariats ». La jeune femme, ainsi que neuf autres militants, se sont retrouvés » aux côtés des personnes interpellées pour violences aggravées avec arme. C’est absolument disproportionné de nous avoir mis là »elle est alarmée.
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