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80 ans du Débarquement : trois documentaires pour tout comprendre du débarquement du 6 juin 1944

David Korn Brzoza témoigne des atrocités de guerre

En 1944, le IIIe Reich est aux aguets. Hitler et ses généraux s’attendaient à un débarquement, mais restaient convaincus que la victoire leur appartenait. Le chancelier déclare : « Le monde ploutocratique occidental peut entreprendre sa tentative d’atterrissage quand il le souhaite, mais il échouera. » Afin de parer au danger, le Mur de l’Atlantique a été érigé. C’est un vaste mur de 4 000 kilomètres de long, qui s’étend de la Norvège à l’Espagne. Un million de soldats le défendent. Canons, bunkers et pièges protègent les plages. Chaque unité se demande quand aura lieu le débarquement.

Dans le même temps, de l’autre côté de la Manche, une opération d’envergure, baptisée « Overlord », se met en place. Trois millions de soldats du monde entier sont stationnés en Angleterre et suivent chaque jour un entraînement intensif pendant six mois. La pression est palpable, aucune information ne doit fuir. Le 6 juin 1944, deux jours après avoir été contraints de rebrousser chemin en raison du mauvais temps, 130 000 soldats débarquent sur cinq plages françaises. Commence alors une bataille pour la libération du territoire qui durera près d’une centaine de jours. Ce documentaire, de David Korn Brzoza, revient sur cet épisode de notre histoire.

Pendant une heure et demie, le spectateur retient son souffle. Porté au front, sous les obus en cascade, parmi les morts et aux côtés de soldats apeurés, rien n’est épargné. Les nombreuses images d’archives colorisées, souvent crues et difficiles à regarder, couplées aux témoignages de militaires des deux camps et de civils, racontent avec vivacité toute l’horreur des combats. Le récit proposé ici est d’autant plus complet qu’il n’omet pas certains faits longtemps oubliés des livres d’histoire, comme le racisme au sein de l’armée américaine ou les violences sexuelles perpétrées par les GI. Véritable expérience immersive au milieu des atrocités de la guerre, ce documentaire est aussi passionnant à regarder que déchirant.

Jour J, 100 jours pour la liberté, sur TF1, jeudi 6 juin à 21h10

Le Débarquement raconté par les jeunes recrues terrifiées

Basé à Bayeux dans le Calvados, Guillaume Mercader se destine au cyclisme de haut niveau. Il devient l’un des meilleurs coureurs de Normandie lorsqu’éclate la Seconde Guerre mondiale. Grâce à son statut d’athlète, il parvient à convaincre le chef de la Gestapo locale de le laisser faire son entraînement cycliste sur la route du littoral normand, normalement fermée à la population. Cette route est le point d’accès à toutes les défenses du Mur de l’Atlantique, la ligne de fortification construite par les Allemands. C’est ainsi que Guillaume Mercader entre dans la résistance. Lors de son entraînement, il note tous les emplacements des bunkers, des nids de mitrailleuses, la position exacte des champs de mines et les mouvements des troupes de défense.

Espionnage pendant trois ans, sans jamais éveiller les soupçons. Il est cependant un membre clé de la Résistance française et transmet des informations vitales aux alliés. Ce documentaire sur le Jour J n’est pas dédié à l’héroïsme des généraux et officiers supérieurs, mais plutôt à ces soldats qui mettent leur vie en danger pour libérer l’Europe de l’horreur nazie. Pour la plupart, des jeunes recrues terrifiées à l’idée de débarquer sur les côtes françaises. A travers des archives historiques et des dessins sépia, sont retracés leur entraînement, leurs exercices et leur voyage en mer, dans la Manche, avant cette fameuse journée du 6 juin 1944.

Une date aujourd’hui ancrée dans toutes les mémoires, et pourtant décidée en fonction de la météo afin d’avoir une mer calme. Même si le Débarquement était loin d’être un secret, les Allemands ne savaient pas où et à quelle date il allait avoir lieu. Le 5 juin 1944, alors que les Alliés s’apprêtent à partir, un météorologue allemand déclare à ses supérieurs qu’il n’y a aucun risque d’invasion, car « la situation météorologique se détériore ». Cinq mots décisifs. Ce documentaire, riche en archives, met en lumière le jour J pour son 80e anniversaire.

Le jour J, au péril de leur vie, sur Histoire TV, jeudi 6 juin à 20h55

États-majors en ordre de bataille

Comment et pourquoi les Alliés ont-ils décidé de débarquer en France ? Pour leur grand retour avec la série « Apocalypse », qui raconte les deux guerres mondiales, Isabelle Clarke et Daniel Costelle se sont penchés sur le débarquement en Normandie et en Provence. Durant ces quelques jours de juin 1944, 40 000 soldats alliés, 60 000 soldats allemands et 70 000 civils périssent, tandis que 300 000 personnes se retrouvent sans abri, ce qui donne une idée de l’ampleur et de la violence des affrontements. .

En retraçant le fil des décisions politiques, de la logistique mise en place, des stratégies des Alliés pour tromper les nazis, les deux auteurs documentent, de manière assez exhaustive et détaillée, ces années de préparation. Ils rappellent par exemple que, pour loger les combattants anglais, américains, canadiens, australiens et européens lors des derniers préparatifs au Royaume-Uni, il a fallu pas moins de 700 000 tentes, 100 000 tonnes de pommes de terre, 200 millions de litres. de bière et 15 millions de préservatifs. Ils racontent également comment, lors des répétitions de l’attentat en Angleterre, plusieurs centaines de volontaires sont morts sous les tirs réels de leur propre camp.

La grande force des documentaires du duo réside dans la narration et la richesse des archives. C’est aussi le point qui fait défaut dans tous les épisodes de cette immense saga : on ne sait pas ce qu’on regarde. L’actualité, sous le contrôle des nazis ou de Vichy ? Des images filmées par les Alliés, et dans quel but ? Le jeune homme dont on lit un extrait de la lettre est-il vraiment celui sur lequel la caméra s’arrête ? On peut aussi être agacé par les biais : au 3e À la minute du film, une phrase parle de l’invasion nazie en Russie « appelée Union Soviétique »…

C’est un peu plus qu’une erreur factuelle. Ou, dans le même esprit, cet entretien entre Staline, Roosevelt et Churchill, en 1943 à Téhéran : Staline perd son prénom, les deux autres gardent le leur. Ces petits points, visiblement très idéologiques, chatouillent un peu, non par nostalgie de l’URSS, mais parce qu’en étant faux ou approximatifs, ils discréditent le reste. Reste l’épopée, vue bien plus du côté des états-majors que du côté des simples soldats, ou du « brave soldat ricain / Venu se faire tuer loin de chez lui », comme le chantait Renaud dans « Hexagone ». Bref : c’est long (2 heures), fastidieux, et souvent approximatif.

Apocalypse : le Débarquement, sur France 2, mercredi 5 juin à 21h10

William Dupuy

Independent political analyst working in this field for 14 years, I analyze political events from a different angle.
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