La tension monte au Venezuela, mardi 30 juillet, où de nouvelles manifestations ont débuté, après la réélection contestée pour un troisième mandat du président Nicolas Maduro. Au moins quatre personnes ont été tuées au Venezuela lors de manifestations contre la réélection contestée du président Nicolas Maduro dimanche, selon un décompte de deux ONG.
Nicolas Maduro, 61 ans, a été officiellement proclamé lundi président du Venezuela pour un troisième mandat, jusqu’en 2031, après l’annonce de résultats contestés dans la nuit. Balayant les critiques de l’opposition et de la communauté internationale, il a dénoncé une tentative de « Coup d’État fasciste au Venezuela ».
La dirigeante de l’opposition vénézuélienne Maria Corina Machado, qui n’a pas pu se présenter aux élections car elle a été déclarée inéligible par le gouvernement, a assuré lundi soir aux médias que l’opposition avait les moyens de » prouver « la victoire de son candidat, Edmundo Gonzalez Urrutia, 74 ans, un diplomate discret qui l’avait remplacée au pied levé. Elle a appelé ses concitoyens à participer mardi à « assemblées populaires » à travers le pays pour soutenir une transition pacifique.
Quatre morts lors des manifestations
« Nous avons enregistré 44 blessés et 3 morts »a écrit dans la nuit de lundi à mardi sur X l’ONG de surveillance hospitalière Encuesta nacional de hospitales. Deux décès ont été enregistrés dans l’État d’Aragua, à Maracay (100 km à l’ouest de Caracas), et un dans la capitale.
Lundi soir, l’ONG Foro Penal a rapporté qu’une personne avait été tuée dans l’Etat de Yaracuy (nord-ouest). Les causes du décès n’ont pas été officiellement établies.
De nombreux Vénézuéliens manifestent leur désaccord depuis leurs fenêtres ou leurs balcons par crainte « collectifs »un surnom donné aux groupes d’activistes pro-gouvernementaux. Organisés en gangs et craints pour leur violence, ces « collectifs » sont accusés d’avoir réprimé les manifestations antigouvernementales.
En 2018, lors de la réélection déjà contestée de M. Maduro à la présidence lors d’un scrutin boycotté par l’opposition en raison du manque de garanties sur la transparence du processus électoral, plus d’une centaine de manifestants ont été tués dans des manifestations qui ont été sévèrement réprimées.
Les forces armées affirment leur « loyauté absolue » au président Maduro
Le ministre vénézuélien de la Défense, le général Vladimir Padrino, a « réaffirmé » Mardi le « fidélité absolue » des forces armées au président Nicolas Maduro.
« Nous réaffirmons (…) notre soutien inconditionnel au citoyen Nicolas Maduro Moros, président constitutionnel (…) notre commandant en chef légitimement réélu par le pouvoir populaire »le général a écrit, précisant que l’armée agira » avec force « Pour « préserver l’ordre intérieur ».
749 arrestations lors des manifestations anti-Maduro
Quelque 749 personnes ont été arrêtées au Venezuela en lien avec les manifestations, a annoncé mardi le procureur général Tarek William Saab, ajoutant que le « Le chiffre pourrait augmenter ». « Chiffre préliminaire de 749 détenus »M. Saab a déclaré dans une déclaration à la presse, précisant qu’ils étaient accusés principalement de « résistance à l’autorité » Et « dans les cas de terrorisme les plus graves ».
Arrestation de Freddy Superlano, important leader de l’opposition
Freddy Superlano, figure de proue de l’opposition vénézuélienne, a été arrêté mardi matin 30 juillet par les forces de l’ordre à Caracas, a annoncé son parti, Voluntad Popular (VP).
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« Nous devons dénoncer de manière responsable au pays l’enlèvement, il y a quelques minutes, de notre coordinateur politique national Freddy Superlano »a déclaré le parti sur X. Dans les images publiées sur le réseau social, des policiers retirent un homme ressemblant à M. Superlano d’une voiture et l’emmènent manu militari vers un autre véhicule qui décolle.
RSF alerte sur la dégradation de la liberté de la presse au Venezuela et au Nicaragua
La réélection contestée du président Nicolas Maduro « aggraver » Des attaques contre la presse au Venezuela ont été signalées, a déclaré à l’AFP Artur Romeu, directeur de Reporters sans frontières (RSF) pour l’Amérique latine, qui a également mis en garde contre une escalade de la persécution des journalistes au Nicaragua.
Dans un entretien à l’AFP, M. Romeu a alerté sur les conséquences pour la liberté de la presse de l’élection présidentielle contestée au Venezuela, dénoncée comme non transparente par l’opposition et une partie de la communauté internationale : » « Le contexte est celui d’une atrophie générale de l’écosystème de l’information. De nombreux médias ont disparu. La liberté de la presse n’existe plus au Venezuela depuis longtemps. »